Cui Jun
					
					崔君
					
					
					Présentation
					
					par 
					Brigitte Duzan, 22 août 2025
					 
					
					Née en 
					1992 dans un village du district de Mengyin (蒙阴县), 
					dans le Shandong, Cui Jun (崔君) 
					a un master en création littéraire de l’Université normale 
					de Pékin (北京师范大学). 
					Son deuxième recueil de nouvelles, « Il y a montagnes et 
					vallées » (《有山有谷》 ), 
					a figuré dans la présélection des œuvres  en lice pour le 
					prix Blancpain-Imaginist 2025.
					
					 
					
						
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							Cui Jun (photo Duan Zhifei) |  | 
					
					
					 
					
					Après 
					avoir terminé son master, en 2018, elle est restée à Pékin 
					et a pris un travail administratif dans le domaine 
					littéraire. Elle a toujours ce travail et écrit à ses heures 
					de loisir, dans le calme. Tout ce qu’elle écrit vient de son 
					expérience personnelle, et en particulier des bavardages des 
					gens du village où elle a passé son enfance. Elle a toujours 
					été très sensible au monde de la nature qui l’entourait. Au 
					collège, elle se rappelle avoir écrit une rédaction 
					intitulée « Trois moyens d’attraper [une cigale] » (《捉知了的三种方法》) 
					qui lui a valu les félicitations de son professeur.
					
					 
					
					Alors 
					qu’elle était en première année d’écriture créative, à 
					l’université, elle a écrit une première novella (zhongpian 
					xiaoshuo 
					
					中篇小说) 
					de 40 000 caractères : « Le diamant » (Jīngāng《金刚》). 
					La région de Linyi (临沂) 
					où se trouve son village natal est riche en mines de 
					diamants. Son récit raconte l’histoire d’une fille de la 
					campagne nommée Wei Zhenfang (魏振芳) 
					qui, en 1977, a découvert le plus gros diamant jamais trouvé 
					dans la région : le diamant de Changlin (“常林钻石”).
					
					
					 
					
					Cui Jun 
					écrit à la fois des nouvelles courtes et des novellas et 
					elle en a publié un premier recueil de six en février 2024 : 
					« L’usine de crèmes glacées, elle fait quoi en hiver ? » (《冰淇淋厂冬天在干吗》). 
					Elle était revenue chez elle pendant l’été pour aider ses 
					parents à récolter les pêches dans leur verger. Elle a 
					quitté Mengyin pour aller à l’université à Yantai, mais ce 
					sont les souvenirs du village et du district qui continuent 
					à lui fournir ses principaux thèmes d’écriture 
					
					
					.
					
					 
					
						
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							L’usine de crèmes glacées, elle fait quoi 
							 
							en 
							hiver ? février 2024, 
							
							济南出版社 |  | 
					
					
					 
					
					Ce premier 
					recueil a été suivi d’un deuxième à la fin de 2024 : « Il y 
					a montagnes et vallées » (《有山有谷》).
					
					
					Ce sont 
					sept nouvelles et novellas qui ont obtenu divers prix lors 
					de leur parution en revues, le recueil lui-même ayant été 
					couronné du prix décerné aux meilleures œuvres de jeunes 
					écrivains par la revue Zhongshan (《钟山》) [文学奖年度青年佳作奖] :
					
					Le bord de 
					mer 
					
					海岸 
					/ Les gants du renard 
					
					狐狸的手套 
					/ Il y a montagnes et vallées 有山有谷 
					/ 
					Pentes 
					
					斜坡 
					/ Le moment des fraises 
					
					草莓时刻 
					/ Brouillard d’advection 
					
					平流雾 
					/ L’homme sur le cédrèle 
					
					椿树上的人.
					
					 
					
						
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							Il y 
							a montagnes et vallées,  
							
							novembre 2024 
							
							浙江文艺出版社 |  | 
					
					
					 
					
					Cui Jun 
					poursuit son exploration des tensions inhérentes aux 
					relations familiales, entre pères et filles, mères et fils, 
					maris et femmes, amis proches, dans une Chine contemporaine 
					qui évolue toujours entre ville et campagne. C’est une 
					peinture, au féminin, des problèmes qui se posent aux femmes 
					dans les petites villes chinoises aujourd’hui : problèmes 
					psychologiques, conflits entre générations, dilemmes 
					spirituels et existentiels, les montagnes et les vallées du 
					titre étant une image métaphorique des contradictions entre 
					culture urbaine et rurale, telles que vécues aujourd’hui 
					dans une petite ville, entre modernité et nostalgie du 
					passé.
					
					 
					
					Le récit 
					qui donne son titre au recueil est une novella (zhongpian 
					xiaoshuo) initialement publiée en mars 2023 dans la 
					revue Littérature de Shanghai (《上海文学》杂志). 
					La narration est construite en flashback, à partir du lit 
					d’un vieil homme entre la vie et la mort ; une jeune femme 
					venue lui rendre une dernière visite voit à cette occasion 
					des événements de son propre passé refaire surface en 
					formant une grille complexe non chronologique, dont la mort 
					non élucidée de son mari et le (possible) suicide du voisin. 
					Le tout, mis bout à bout, finit par faire une histoire qui 
					tient du drame familial, du roman policier et du culte 
					religieux.
					
					 
					
					Cui Jun se 
					place dans un courant actuel de récits fragmentaires en 
					défendant l’idée qu’un bon récit est comme un « puzzle 
					inachevé » (像"未完成的拼图") 
					laissant à l’imagination du lecteur la tache de combiner à 
					loisir ces fragments de vie, ceux-ci étant dépeints au vol, 
					« au plus près du sol » ("贴着地面飞行"), 
					avec un certain détachement.
					
					 
					
					
					 
					
					À 
					lire en complément
					
					(en 
					chinois)
					
					 
					
					L’analyse 
					du recueil « Il y a montagnes et vallées » et de ses 
					stratégies narratives par quatre jeune critiques :
					
					
					
					https://www.thepaper.cn/newsDetail_forward_22191065
					
					 
					
					Un extrait 
					de la nouvelle « La 
					côte perdue » (迷失海岸)
					
					Nouvelle 
					publiée dans la revue Littérature de la jeunesse (Qingniang 
					wenxue《青年文学》) 
					en septembre 2021.
					
					 
					
					La 
					nouvelle « À 
					l’ombre de la colline » (《在小山的阴影中》)
					
					
					Nouvelle parue dans la revue Littérature du peuple (《人民文学》) 
					en septembre 2024.