Auteurs de a à z

« Ecrire, ce n’est pas transmettre, c’est appeler. » Pascal Quignard

 
 
 
     

 

 

Xu Kun 徐坤

Présentation 介绍
 

 

Originaire de Shenyang, dans la province du Liaoning (辽宁沈阳), Xu Kun est née en 1965. Elle a obtenu en 1989 une maîtrise de littérature à l’université du Liaoning et, en 2003, un doctorat de littérature contemporaine à

l’Académie des Sciences sociales de Chine. Cette même année, elle est devenue membre de l’Association des écrivains de Pékin.

 

Elle a commencé à écrire en 1992 et a publié dès l’année suivante une première nouvelle pleine d’un humour corrosif(《白话》》. Auteur prolifique (1), outre

plusieurs  romans, dont « Vingt-deux nuits printanières » 《春天的二十二个夜晚》 , « Amour de deux semaines et demie »《爱你两周半》, « Racine des herbes sauvages » 《野草根》, « Rhapsodie du mois d’août » 《八月狂想曲》, elle a aussi publié plusieurs recueils de critiques littéraires et une dizaine de recueils de nouvelles, parmi lesquelles on peut citer : 《遭遇爱情》(la dure expérience de l’amour)、《鸟粪》(fiente d’oiseau)、《厨房》(la cuisine)、ou encore《一个老外在中国》(un étranger en Chine). « La cuisine », en particulier, est l’une des cinq nouvelles qui ont obtenu le prix Lu Xun de la meilleure nouvelle en 2001. (2)

Xu Kun est en outre l’auteur de deux pièces de théâtre dont l’une , « Qing Hu » (
《青狐》), est adaptée d’un roman éponyme de Wang Meng (王蒙), et l’autre, 《性情男女》,a été un succès commercial sur les scènes de Pékin et de Shanghai.

Le roman de Wang Meng, « Qing Hu »(
《青狐》), publié en 2003, est une œuvre complexe et réputée difficile de la maturité de l’auteur, une sorte de bilan rétrospectif qui, à travers les métamorphoses d’une femme devenue écrivain à succès, dépeint l’évolution de la Chine des années 1950 aux années 1980, et tout particulièrement celle des milieux littéraires. On comprend que Xu Kun se soit intéressée à cette œuvre.

Quant à la seconde pièce, elle retrace les problèmes affectifs et existentiels d’un jeune promoteur immobilier de Pékin qui a réussi socialement. Divorcé, il est remarié avec une jeune présentatrice de télévision, mais, insatisfait, cherche une consolation à son mal de vivre en revenant voir son ancienne épouse et sa fille, ce qui ne fait que créer des tensions supplémentaires. C’est un thème que l’on le retrouve en particulier dans beaucoup de films chinois, ces derniers temps ; c’est une remise au goût du jour du thème traditionnel des « tragi-comédies familiales », dans les nouveaux milieux branchés des grandes villes chinoises, et de la capitale en particulier.

Destins de femmes, problèmes sentimentaux et réflexions sur la tradition culturelle et la modernité sont les sujets récurrents dans l’œuvre de Xu Kun, qui prennent un intérêt particulier sous sa plume pour son style exigeant, qui rend la traduction difficile, et l’ironie subtile avec laquelle ils sont généralement traités. Elle est l’un des écrivains les plus en vue de la dernière génération de la littérature féminine chinoise, celle des années 1990, génération dont elle dépeint les troubles, les passions et les aspirations. A ses débuts, on l’a comparée au rebelle Wang Shuo
(王朔), on l’a étiquetée « post-moderniste », on a dit qu’elle était avant-gardiste et réaliste. Elle défend simplement un humanisme au féminin (女性人文主义), ce qui est toujours légèrement subversif.

Une seule des ses nouvelles (« L’auberge des deux chênes ») a été pour l’instant été traduite en français : celle publiée en 2006 dans le recueil « Amour virtuel et poil de cochon, cinq nouvelles de la Chine d’aujourd’hui » (Editions des Riaux, collection Reflets de Chine).

(1) Un critique a dit qu’il n’était pas exagéré d’utiliser pour elle l’expression
« 著述等身 »  (zhùshùděngshēn) : ses livres empilés forment un tas aussi haut qu’elle …
(2) Ses œuvres ont par ailleurs été couronnées de nombreux prix prestigieux, dont le prix de littérature féminine
(女性文学成就奖,1998), le prix Feng Mu (冯牧文学奖,2000), ou encore le prix Zhuang Zhongwen (庄重文文学奖,2003).

 


 

A lire en complément :

《厨房》 « La cuisine » 

 

 

 

 

 

 

 

     

 

 

 

© chinese-shortstories.com. Tous droits réservés.