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Yu Xuanji 魚玄機

v. 844-868

Présentation

par Brigitte Duzan, 6 janvier 2022

 

Poétesse de la fin de la dynastie des Tang, Yu Xuanji (魚玄機/魚玄机) est l’une des rares poétesses de l’histoire littéraire chinoise dont nous est parvenu un corpus de textes relativement important comparé à ce qui nous reste d’autres poétesses de l’époque, et ce en dépit d’une vie relativement courte : une cinquantaine de poèmes, outre des fragments[1], et ce n’est sans doute qu’une faible partie de ses écrits. Ils ont été préservés dans l’anthologie dite « Poésie complète des Tang » (Quan Tangshi《全唐诗》) compilée au début du 18e siècle.

 

Son œuvre a donc été largement étudiée. Mais c’est sa vie qui a attiré le plus d’intérêt, et surtout sa mort dramatique : exécutée pour le meurtre d’une servante. Robert Van Gulik en a fait un personnage de son dernier roman, la Shaw Brothers d’un de ses films, Qiu Xiaolong s’en est emparé à son tour, et elle a également inspiré des séries télévisées, tout le monde s’accordant pour la présenter comme une courtisane rebelle aux normes et défiant les interdits.

 

 

Un portrait de Yu Xuanji en prêtresse taoïste

Toute cette littérature romanesque est au détriment de la poétesse et de son œuvre, qui présentent un tout autre intérêt. En conclusion de son remarquable ouvrage sur les prêtresses taoïstes de la dynastie des Tang, « Gender, Power and Talent »[2], la chercheuse Jia Jinhua lui consacre son dernier chapitre, en montrant combien cette présentation de la poétesse est fausse. Yu Xuanji n’a jamais été courtisane, ce n’est qu’une interprétation de textes lacunaires ; en revanche, elle a été prêtresse taoïste, statut qui lui a donné une liberté que ne connaissaient pas les courtisanes, justement, et qui se reflète dans ses poèmes superbes, extrêmement audacieux pour une femme à l’époque – ce qui lui a valu, en retour, d’être assimilée à une courtisane.  

 

Biographie reconstituée

 

Pour reconstituer sa biographie en tentant d’échapper aux idées reçues, Jia Jinhua s’est appuyée d’abord sur deux documents datant du 10e siècle :

-      le Sanshui xiaodu ou « Documents mineurs des trois rivières » (《三水小牍》) de Huangfu Mei (皇甫枚), compilé dans le Taiping guangji.

-      et le Beimeng suoyan ou « Propos insignifiants du nord de Yunmeng »  (《北夢瑣言》) de Sun Guangxian (孫光憲)[3].

 

Sanshui xiaodu

 

Beimeng suoyan

 

Le premier était le contemporain de Yu Xuanji, et habitait, à Chang’an, près du couvent Xianyi (Xianyi guan /咸宜)[4] à peu près à la même époque où elle-même s’y retira. Le second, mort en 968, était de la génération suivante, mais a dû écrire sa biographie sur la base de documents antérieurs. Les deux, malheureusement, ont surtout développé les événements tragiques de sa mort. Jia Jinhua a complété ces quelques données par l’analyse des poèmes de Yu Xuanji et par des documents historiques complémentaires.

 

Née dans un quartier populaire

 

Les biographies usuelles s’accordent pour faire naître Xu Yuanji vers 844 dans une famille ordinaire à Chang’an, la capitale à l’époque. Elle avait pour prénom Huilan (蕙蘭/), qui est une sorte d’orchidée, Xuanji (玄機/) étant le nom qu’elle a pris lorsqu’elle est entrée au couvent, signifiant « principe mystérieux ».

 

Les poèmes de Yu Xuanji

 

Jia Jinhua ajoute des précisions sur son statut social en analysant les termes du Sanshui xiaodu tel qu’il est consigné dans le Taiping guangji au 10e siècle. Il y est dit que Yu Xuanji était une lijia nü (里家女), c’est-à-dire une fille d’une famille « des ruelles », et on retrouve là le sens des ruelles lilong (里弄) de Shanghai. Ce terme de lijia nü est cité par la suite, mais, continue Jia Jinhua, une nouvelle édition du Sanshui xiaodu au 19e siècle a changé lijia nü en changjia nü (倡家女), changnü (倡女)  étant une chanteuse de profession, sous-entendu jinü (妓女), prostituée. On trouve le terme par exemple, sous les Tang, sous la plume du poète Bai Juyi (白居易), dans l’introduction à son « Chant du pipa » (琵琶行) datant de 816[5].

 

Les caractères sont trop différents pour qu’il puisse s’agir d’une erreur de copiste. Il semble s’agir bien plus d’une intention délibérée de dénigrer la poétesse, reprise par la suite en la

présentant comme une courtisane. Mais même le terme de lijia nü a donné lieu à des interprétations du même ordre en rapprochant li de Beili (), c’est-à-dire Pingkang li (平康里) qui était le quartier des plaisirs à Chang’an. En fait, lijia nü dénotait juste une fille d’un quartier populaire[6]. 

 

858-866 : Seconde épouse, voyages et bonheur

 

Selon l’autre source du 10e siècle, le Beimeng suoyan, Yu Xuanji est devenue la concubine – ou seconde épouse - du lettré Li Yi (李億) pendant l’ère Xiantong (咸通年号: 860-874) du règne de l’empereur Yizong (唐懿宗). Suzann Cahill, elle, dit[7] : the student Li Yi. Il a en fait passé les examens impériaux en 858, accédant au titre de zhuangyuan (状元), c’est-à-dire le plus haut niveau. C’était un brillant résultat qui lui donnait à lui seul une position sociale de premier plan. L’histoire, et l’opéra, abondent d’histoires de jeunes lauréats du même ordre qui, surtout à partir du milieu des Tang, étaient appelés à de brillantes destinées commençant par un brillant mariage. Aussi belle et talentueuse que fût Yu Xuanji, Li Yi ne pouvait la prendre que comme seconde épouse, ou concubine. Elle était alors encore toute jeune : dans les quinze ou seize ans.

 

Pendant plusieurs années ensuite, de 858 à 862, elle a rejoint Li Yi plusieurs fois dans le Hubei où il avait obtenu un poste officiel, et chacun de ses voyages a donné lieu à des poèmes décrivant les difficultés du périple, le plaisir de découvrir les sites historiques traversés, la joie de retrouver Li Yi et la peine de devoir à nouveau le quitter car Li Yi était avec sa femme qui supportait mal sa rivale.

 

Puis, en 863, Li Yi a obtenu un poste à Taiyuan, dans le Shanxi, et là, sa femme ne l’ayant pas accompagné, Yu Xuanji a vécu avec lui jusqu’en 866. De nombreux poèmes ultérieurs évoquent avec nostalgie le bonheur vécu pendant ces huit années. Ainsi, dans une lettre-poème d’amour « à Li Zi’an » (nom de courtoisie de Li Yi), elle évoque le Shanxi par le biais d’une rivière et d’une passe :

                晉水壺關在夢中 晋水壶关在梦中

Jinshui Huguan zai meng zhong

« La rivière Jin et la passe Hu sont toujours dans mes rêves »     

《情書(一作書情寄李子安)》

 

866-868 : Prêtresse taoïste

 

Cette vie heureuse n’a pas duré. Au printemps de l’année 866, le commissaire militaire auprès duquel Li Yi était en poste est envoyé à Chengdu. Nommé « correcteur des omissions » à la cour (buque /补阙)[8], Li Yi quitte Taiyuan et rentre à Chang’an avec Yu Xuanji. Cette nouvelle fonction est mentionnée dans un poème dédié à « Li Zi’an » écrit par Yu Xuanji sans doute peu après leur retour (Qingshu ji Li Zi’an buque 情書寄李子安補闕). Revenu chez lui, Li Yi abandonne Yu Xuanji. D’après le Beimeng suoyan, elle aurait été victime de la jalousie de l’épouse principale. Li Yi aurait alors sans doute exercé son influence pour faire entrer la jeune femme au couvent Xianyi, couvent originellement fondé pour la princesse Xianyi (咸宜公主), fille de l’empereur Xuanzong[9]. Ce couvent étant l’apanage des femmes des grandes familles de l’époque, Yu Xuanji n’aurait sans doute pas pu prétendre y entrer sans une bonne recommandation.

 

Cependant, elle a vraisemblablement elle-même fait ce choix, qui lui évitait justement de tomber au rang de courtisane et qui lui a procuré le réconfort spirituel dont elle avait besoin. Son poème « Tristes pensées » (Chousi 愁思) la montre tentant d’oublier son chagrin en écoutant de la musique et en lisant des textes taoïstes tout en se livrant aux pratiques de recherche de l’immortalité. Deux autres poèmes la montrent heureuse de la vie pendant les retraites estivales en montagne, bonheur esthétique d’une vie simple et sans souci : « Séjour en montagne en été » (Xiari shanju夏日山居) et « Inscription sur le pavillon perdu dans la brume » (Ti Yinwuting/题隐雾亭).

 

Ces poèmes reflètent une vision très positive de la vie dans le couvent. En outre, son choix avait certainement été dicté aussi par la liberté qu’offraient aux femmes les couvents taoïstes, hors des contraintes imposées par les règles tant sociales que familiales : c’était échapper à l’enfermement des femmes dans la maison. Ses poèmes pleins d’allusions et de références classiques reflètent une vie dont les relations amoureuses n’étaient pas exclues – ce qui a motivé l’ire des censeurs et sa qualification de courtisane, dévergondée qui plus est.

 

Dans la grande tradition classique, elle a en effet échangé des poèmes avec des personnages officiels et des poètes, ainsi avec le poète Li Ying () qui était censeur quand elle était au couvent Xianyi, ou encore avec l’autre poète, ami de Li Yi, Wen Tingyun (溫庭筠), célébré comme le grand maître du ci. Dans l’un et l’autre cas, les vers de Yu Xuanji ont été montés en épingle pour dénoncer la poétesse qui prenait l’initiative de ces relations en utilisant des images usuelles de l’amour contrarié comme celles des légendes du Bouvier et de la Tisserande (牛郎织女) ou de Ruan Zhao (阮肇), mais en les reprenant à son propre compte, féminin.

 

 

Ruan Zhao et son ami Liu Chen arrivant au mont Tiantai
(où ils rencontrent deux immortelles)
Peinture de Li Gonglin (dynastie des Song), Metropolitan Museum

 

 

On peut pourtant douter qu’elle ait pu avoir des relations autres que d’amitié et d’admiration avec Wen Tingyun, entre autres : il avait plus de trente ans de plus qu’elle et, s’il est réputé avoir mené une vie dissolue à Chang’an (à relativiser aussi), il était également réputé très laid. Dire, comme nombre de ses biographes, qu’il était « compagnon » de Yu Xuanji semble un peu exagéré.

 

Ses poèmes évoquent par allusions subtiles, classiques mais renversées au féminin, des attractions, voire des passions fugaces, pour des jeunes d’un sexe ou d’un autre, remarquables d’un point de vue esthétique. Elle était en cela en avance sur son temps. Avec les autres prêtresses-poétesses taoïstes des Tang, elle préfigure les femmes lettrées de la fin des Ming qui est un autre âge d’or pour les femmes en Chine.

 

868 : le drame

 

Au début de 868, outrée – dit-on - par l’attitude de sa servante Lüqiao (/绿翘) qu’elle soupçonnait d’avoir séduit un homme venu lui rendre visite pendant son absence, Yu Xuanji la tua en la frappant dans un accès de colère. Elle fut arrêtée, condamnée et exécutée à l’automne bien que ce fût de toute évidence un accident : le Sanshui xiaodu dit qu’elle avait été « terrifiée » ([Xuan]ji kong « [] ») quand elle s’était rendu compte que la servante était morte.

 

Il est rare, dans l’histoire chinoise, de voir des hauts personnages, hommes ou femmes, être aussi cruellement punis pour avoir tué des domestiques, voire des concubines, ce qui n’était pas rare. Ils sont tout au plus poursuivis par leurs fantômes. Le cas de Yu Xuanqi semble indiquer que sa liberté de ton autant que de mœurs dérangeait, et que son exécution, ordonnée par le gouverneur Wen Zhang (温璋), peut être vue comme une mesure disciplinaire visant à restaurer la bonne morale, voire une condamnation personnelle d’une poétesse dont il réprouvait la conduite. La liberté des femmes, mêmes prêtresses taoïstes, avait ses limites.

 

Poétesse passionnée et contestataire

 

La condition des femmes dans la société des Tang est justement l’un des sujets de contestation et de protestation que l’on trouve audacieusement exprimés dans la poésie de Yu Xuanji, avec ses aventures et passions amoureuses. Ses poésies peuvent être grossièrement subdivisées selon ces deux thématiques : d’une part des poèmes d’amour écrits d’abord à l’intention de Li Yi, puis d’autres après son entrée au couvent, et d’autre part des poèmes déplorant la situation de soumission à laquelle étaient réduites les femmes, des poèmes de rebelle contre l’ordre social. Dans les deux cas, l’expression est d’une extrême subtilité qui fait de Yu Xuanji une poétesse à l’égal des grands poètes Tang et reconnue comme telle.

 

Poèmes d’amour

 

Ces poèmes d’amour, et intitulés tels (qingshu 情書), ont surtout été écrits, à l’intention de Li Yi, pendant leur liaison. Deux des premiers ont été écrits pendant le premier voyage au Hubei : « Deux poèmes en voyage sur le Yangtsé » (Jiangxing er shou 江行二首). Le premier évoque le passage à Wuchang :

 

大江横抱武昌斜,鹦鹉洲前户万家。Wuchang dans la boucle du grand fleuve,
                                                                      dix-mille foyers face à l’île aux perroquets.
画舸春眠朝未足,梦为蝴蝶也寻花。Sur le bateau peint, sommeil printanier au matin
                                                                      en rêve, papillon moi aussi en quête d’une fleur.
 

Yu Xuanji utilise ici habilement, en en faisant une nouvelle métaphore, la fameuse histoire de Zhuangzi rêvant qu’il était papillon, et se réveillant pris de doute : était-ce lui qui rêvait ? Les papillons évoquent aussitôt des amants, et « chercher des fleurs » est une image à connotation érotique évoquant un homme en quête d’aventures amoureuses. Yu Xuanji renverse hardiment les rôles : le papillon, ici, c’est elle, et la fleur, c’est Li Yi.

 

On a dès ce bref poème une idée de la maîtrise enjouée avec laquelle elle se joue des conventions. Son papillon féminin s’est libéré du gynécée et navigue dans un demi-sommeil en allant rejoindre la fleur de ses rêves. Elle est tout aussi habille dans les descriptions de sentiments, utilisant de manière novatrice la nature et le paysage comme éléments y faisant écho et les symbolisant.

 

Son poème « Sentiments printaniers, dédiés à Zi’an » (Chunqing ji Zi’an 《春情寄子安》) est tout entier construit sur des images du paysage sur une route de montagne, la nature encore hivernale répondant à ses sentiments d’angoisse et de solitude en attendant de retrouver celui qu’elle va rejoindre. En vers heptasyllabiques qui sont le mode d’expression privilégié de Yu Xuanji, le poème est plus long que la normale : il comporte six séries de deux vers, comme s’il fallait bien cela pour exprimer toute la désolation qu’elle ressent dans cette pérégrination[10], avec une chute superbe au dernier vers :

泪落晴光一首诗。Mes larmes tombant dans la vive lumière ont formé ce poème.

                      

C’est l’un de ses poèmes les plus célèbres. Mais elle a aussi écrit d’autres « poèmes d’amour », dont un dédié à « aux trois sœurs Guang, Wei et Pou » (光威裒姊妹三人), auxquelles elle rend hommage pour leur beauté et leurs poèmes « incomparables », ou encore le poème « À ma voisine » (Zeng linnü赠邻女)[11] qui ont tous deux fait couler beaucoup d’encre,. On retrouve ici l’idée de communauté de femmes lettrées comme à la fin des Ming, le tout couché de manière très subtile avec des allusions à de possibles relations homosexuelles.

 

Le scandale était double : dans ses poèmes d’amour, Yu Xuanji s’exprimait en tant que sujet désirant, et non objet désiré, et l’objet désiré pouvait aussi bien être homme que femme, le tout exprimé avec les mêmes métaphores.

 

C’est ainsi que, à la fin des Ming, Yu Xuanji a été louée comme l’incarnation même du qing (), de la force de l’émotion née de la lecture, et de la poésie en particulier[12].

 

Poèmes de rebelle

 

En même temps, on sent dans sa poésie la conscience très forte d’être femme, dans un monde masculin, et ce sentiment va jusqu’à prendre des accents de révolte contre l’injustice de la condition féminine dans une société patriarcale où la femme était condamnée à rester enfermée sans pouvoir passer les examens impériaux ni jouer de rôle sur la scène publique.

 

C’est cette injustice contre laquelle elle s’insurge dans plusieurs de ses poèmes, dont le plus célèbre est celui écrit après une visite au couvent Chongzhen, dans la capitale, un jour de printemps. Elle voit là sur un mur les noms des récents lauréats aux examens impériaux et se sent envahie du sentiment de l’inégalité dont elle est victime : « Lors d’une visite à la Tour Sud du couvent Chongzhen, examinant les noms de ceux qui ont réussi les examens impériaux » (You Chongzhen guan nanlou du xinjidi timing chu 《游崇真觀南樓睹新及第題名處》) :

 

楼前峰峦起伏充满视野春日里天气放晴,Devant moi ligne ondoyante des monts à perte de vue
                                                                              Mais quand le ciel printanier s’éclaircit
清晰遒劲的文字在新科进士的手下产生。Qu’ils sont nets soudain les noms des nouveaux lauréats
                                                                              vigoureusment tracés là à la main.
恨只恨自己的女子身份掩盖了诗文才华,Je déteste ce statut de femme qui est le mien
                                                                             et occulte ma poésie.    
只能抬头空自羡慕那金榜上的进士题名。Je ne peux que lever la tête en vain vers le ciel
                                                

 

Bien trop libre, dangereusement libre, Yu Xuanji a payé la liberté qu’elle s’était octroyée en optant pour le couvent.

 


 

Traduction en français

 

Trois poèmes traduits dans l’anthologie Femmes poètes de la Chine, de Shi Bo, Le Temps des Cerises, 2015, pp. 87-89 : Au bord du fleuve Jingling, Adieu mon amour, A la fin du printemps.

 


 

Traductions en anglais

 

The Clouds Float North : The Complete Poems of Yu Xuanji, trad. David Young et Jiann I. Linn, Wesleyan University Press, 1998, 96 p.

 

On peut préférer les traductions de Leonardo Ng[13] disponibles en ligne :

https://www.leonard-ng.com/complete-poems-of-yu-xuanji/

 


 

Adaptations littéraires et cinématographiques

 

Yu Xuanji personnage de romans et nouvelles

- Mori Ōgai (森鴎外), Gyogenki (魚玄機) , 1915, in Mori Ōgai zenshu, Iwanami 1951.

- Robert Van Gulik, Poets and Murder, Heinemann, 1968, 174 p, University of Chicago Press 2005.

(Trois histoires plus celle de “Youlan”, autre nom de Xu Yuanji. Roman terminé par Van Gulik juste avant sa mort, d’un cancer, en 1967)

- Qiu Xiaolong, Une enquête du vénérable juge Ti, attribuée à l’inspecteur Chen Cao, traduit par Adelaïde Pralon, Liana Lévi/Piccolo, 2020, 144 pages

Version en anglais : The Shadow of the Empire, a Judge Dee Investigation.

 

Adaptation cinématographique

An Amorous Woman of Tang Dynasty 唐朝豪放女, film cantonais de 1984, réalisé par Eddie Fong (方令正) et produit par la Shaw Brothers.

[histoire rocambolesque de série B dépeignant la poétesse amoureuse d’un héros d’arts martiaux, après quoi elle a une relation amoureuse avec sa servante Lüqiao, ce qui entraîne son expulsion du couvent ; devenue chanteuse, elle est kidnappée par un bandit…]

 


 

Bibliographie complémentaire

 

- Suzanne E. Cahill, Material Culture and the Dao, Textiles, Boats and Zithers in the Poetry of Yu Xuanji, in : Daoist Identity: History, Lineage and Ritual, ed. by Livia Kohn, Harold D. Roth, University of Hawaii Press, 2002, chap. 5 pp. 102-126

À lire en ligne : https://books.google.fr/books?id=_wzwgLAeMWwC&dq=yu+xuanji&pg=

PA102&redir_esc=y#v=onepage&q=yu%20xuanji&f=false

[Suzann Cahill est spécialiste de culture chinoise « médiévale », ses études portant tout particulièrement sur le les femmes dans le taoïsme. Dans le présent ouvrage, après quelques lignes biographiques où elle suppose que, avant d’entrer au couvent, Yu Xuanji est brièvement devenue « courtisane » quand Li Yi l’a abandonnée, par nécessité matérielle, Suzanne Cahill offre vingt pages d’analyses de ses poèmes en en soulignant la diversité de thèmes et de ton. Il est dommage qu’elle n’en ait pas donné le texte chinois comme l’a fait Jia Jinhua].

 

 


[2] Gender, Power and Talent, the Journey of Taoist Priestesses in Tang China, Jinhua Jia, Columbia University Press, 2018, chapitre VII Unsold Peony, the Life and Poetry of the Priestess-Poet Yu Xuanji, pp. 164-187.

L’auteure, Jia Jinhua, est professeure à l’Université polytechnique de Hong Kong et à l’université de Macao. Ses recherches concernent les sciences humaines de la période médiévale chinoise, en intégrant les études de genre dans l’histoire de la religion et de la littérature féminine. Fondant ses études de la poésie féminine des Tang sur des épitaphes récemment découvertes et des manuscrits inédits de Dunhuang conservés à Saint-Pétersbourg, à l’Institut d’études orientales de l’Académie des sciences de Russie, elle a complètement renouvelé ce domaine d’étude.

[4] Couvent de la princesse Xianyi, fille de l’empereur Xuanzong, dont Jia Jinhua analyse également le parcours.

[5] 白居易〈琵琶行.序〉: « 问其人,本长安倡女,尝学琵琶於穆曹二善才。 »

[6] Jia Jinhua prend un malin plaisir, que le lecteur partage, à dénoncer l’acharnement contre la poétesse. Non seulement li est pris à mauvaise part, mais, dans les quartiers « chauds » de Chang’an, les ruelles étaient tellement petites et tortueuses qu’on les appelait qu () et non li. D’où des expressions comme « entrer dans la ruelle » ruqu () pour signifier « devenir prostituée ».

[7] Dans le chapitre qu’elle a consacré à Yu Xuanji dans l’ouvrage « Daoist Identity: History, Lineage and Ritual », voir Bibliographie complémentaire.

[8] L’un des membres du personnel de la Chancellerie (menxiasheng 門下省), l’un des trois départements de l’administration centrale pendant la dynastie des Tang.
Voir :
http://www.chinaknowledge.de/History/Terms/menxiasheng.html

[9] C’est l’une des princesses qui ont contribué au développement du monachisme féminin taoïste sous les Tang, thème général de l’ouvrage de Jia Jinhua.

[11] Texte original, traduction et explications en anglais : https://tangshi.tuxfamily.org/yuxuanji/yxj02.html

[13] Analyse comparative des traductions David Young/Leonardo Ng :

https://www.arcjournals.org/pdfs/ijsell/v6-i12/3.pdf

 

 

     

 

 

 

 

     

 

 

 

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