Nouvelles de a à z

 

« Il ne faut jamais manquer de répéter à tout le monde les belles choses qu’on a lues »

Sei Shōnagon (Notes de chevet)

 
 
 
     

 

 

王蒙《成语新编11 : 坐井观天》
Wang Meng « Chengyu 11 :  regarder le ciel du fond d’un puits »


Brève introduction

Ce « chengyu » , dont le titre signifie « regarder le ciel du fond d’un puits », part d’une histoire populaire très connue que l’on peut brièvement résumer ainsi :
 

 

 

一只青蛙坐在井里,一只小鸟飞来,落在井沿上。
青蛙问小鸟:“你从哪儿飞来呀?”
小鸟回答说:“我从远处飞来。我在天空中飞了一百多里,口渴了,下来找点水喝。”
青蛙说:“朋友,别说大话了!天不过井口那么大,还用飞那么远吗?”
小鸟说:“你弄错了,天无边无际,大得很哪!”
青蛙笑了,说:“朋友,我天天坐在井里,一抬头就看见天。我不会弄错的。”
小鸟也笑了,说:“朋友,你是弄错了。不相信,你跳出井口来看一看吧。”
这个“坐井观天”的成语故事家喻户晓,通常用来比喻某人的见识有限,眼光短浅…

Une grenouille étant au fond d’un puits, passa un oiseau qui vint se poser sur la margelle.
La grenouille demanda à l’oiseau : « D’où viens-tu ainsi ? »
L‘oiseau répondit : « Je viens de très loin. J’ai volé dans l’espace sur plus de cent li, alors j’ai eu soif, et je suis descendu chercher de l’eau pour me rafraîchir. »
La grenouille lui dit : « Mon ami, ne viens pas me raconter des histoires. Le ciel est de la taille de l’orifice de ce puits, comment pourrais-tu voler aussi loin que tu le dis ? »
L’oiseau rétorqua : « Tu te trompes, l’immensité du ciel est sans bornes. »
La grenouille répliqua en riant : « Mon ami, je suis dans ce puits chaque jour que dieu fait, je n’ai qu’à lever la tête pour voir le ciel. Comment pourrais-je me tromper ? »
L’oiseau lui dit en riant lui aussi : « Ah mon ami ! Tu te trompes pourtant. Si tu ne me crois pas, sors un peu de ce puits et viens voir ! »

C’est une métaphore très répandue pour désigner et dénoncer les gens à courte vue, ou ceux qui ont des opinions superficielles, sans s’en rendre compte ou vouloir en démordre.

A l’origine, ce chengyu vient en fait d’une histoire tirée d’un « chapitre extérieur » du « Zhuangzi » (《庄子•外篇•秋水》) (1). Il a donc une forte connotation taoïste qui transparaît dans le texte de Wang Meng.

Celui-ci se sert de ce chengyu comme référence connue pour dresser un petit tableau vengeur et ironique d’un certain nombre de travers et de clichés de la société chinoise, et surtout de ses intellectuels. Le texte est un pastiche, à connotation tant bouddhiste que taoïste, les deux étant liés, plein d’allusions aux conceptions convenues de la poésie et de la peinture, aux dérives actuelles du marché de l’art, à l’attitude traditionnelle du lettré retiré du monde, etc…

La traduction n’est qu’une indication pour suivre un texte riche en inventions verbales, dont l’humour décapant est indissociable de sa formulation. C’est un condensé de l’art de Wang Meng à déguster à petites gorgées.


(1) Voir le texte (alinéa 2) et la traduction de James Legge :

http://chinese.dsturgeon.net/text.pl?node=2821&if=en
Ce texte du Zhuangzi prenant la mer pour symbole de l’immensité de l’univers, et non le ciel, explique qu’une autre version de l’histoire à la base du chengyu prenne une tortue de mer, et non un oiseau, pour faire la leçon à la grenouille.
 



王蒙 Wang Meng : 《成语新编》
十一. 《坐井观天》


蛙君幼时,家中有一口浅浅的枯井1,他喜欢常常坐进去冥思遐想2,高眺远望。及长3,蛙君习画,尤喜坐入枯井,或系入水井,身围救生圈4,心平气和,徐徐仰望5,特坐独视,怡然自得6。有时看到枝叶扶疏7,有时看到花开花落,有时看到阴云一块,有时看到白云一朵,有时看到明月一轮,有时看到繁星几点8……凡春夏秋冬,阴晴寒暑,风雨雷电,蚊蝇蜻蜓9,蝙蝠飞鸟10,树木花草,天光云色,轮廓11虽小而变化无穷,均甚可观12。蛙君喜而时习之13,揣摩烂熟14,因象生意,因意生气,因气生力,力发笔从15,一幅幅亦古亦今,非古非今的奇画出世矣。


蛙君画甚为走红16,以至走向世界17,在香港、纽约、苏黎世的绘画拍卖市场上亮相18,有一幅莫名其妙图19,卖到U、S、D250元。


这一消息传来,舆论哗然20。或曰,250美元算什么,实是对我美术家之污辱21。毕加索22之画曾卖2500万美元!蛙君售价不过毕老的十万分之一,实是有辱人格国格23。或曰,这250元也是看准24了蛙君二百五,才略施小计25,吊蛙的胃口26,心怀叵测27,别有用心28,对蛙君表现,应该查一查。或曰,250元是一个伟大的开端,有了二百五才有二千五、二万五、二十五万、以至更多,蛙君的画实代表了时代潮流29,体现了东西方文明的撞击、融合30、火花、变奏、误区、怪圈31……云云。

一好事32记者对蛙君进行追踪33采访。蛙君幼稚34,便把自己如何如何坐井观天作画一五一十地35告诉了记者。记者写了报道,舆论再次哗然。或曰,某方面之所以出250元,无非是36妄图37把吾们的艺术家全部干净彻底地赶到井里去。或曰,吾早就说过蛙某的画没有前途,怎么样?勿谓言之不预38也。或曰,坐井观天,其实连二百五的画也是画不出来的。记者报道,故弄玄虚39,哗众取宠40,“克里空41”,实违背了42新闻道德与新闻纪律43,必须严办44,不可纵容45也。或曰,蛙某46坐井观天,偏注一隅47,实是对于艺术事业的挑战,而他的挑战居然成功了,惊世骇俗48,不能掉以轻心49。或曰,蛙某,虽然不才,却亦不应全盘否定50。坐井而画,误入歧途51,能坐视不管不问不援不救乎52?!

于是制定了救助蛙君系统工程计划。拉上他航海航空航天,令其知世界之大与井口之小以及以往53诸画之微渺54,拉上他参与各种招待会座谈会冷餐会纪念会发奖会校友会联欢会追悼会大宴会小宴会55舞会今晚我们相识会……令其知世界之美妙缤纷诱惑梯突56。蛙君如饥似渴如醉如痴醍醐灌顶57,暂停58做画,不谈二百五的艺术。而是徜徉宇宙,遨游太空59,沉浸人生,享受快乐60。人皆谓蛙君好戏,还在后头呢。
 


 

Vocabulaire


01 枯井 kūjǐng puits sec (opposé à 水井)
02 冥思遐想 míngsīxiáxiǎng méditer et rêver
03 及长 jízhǎng (及jí = atteindre) quand il eut grandi, atteint l’âge adulte
04 救生圈 jiùshēnɡquān bouée de sauvetage
05 徐徐 xúxú lentement 仰望 yǎngwàng lever les yeux
06 怡然自得 yíránzìdé être content de soi
07 枝叶扶疏 zhīyè fúshū branches et feuilles denses et largement étendues
08 noter la suite des propositions de huit caractères commençant par 有时看到 : c’est un poème décrivant ce que la grenouille perçoit du monde extérieur, et qui se poursuit ensuite par l’alternance des saisons.
09 蚊蝇 wényínɡ mouches et moustiques 蜻蜓 qīnɡtínɡ libellules
10 蝙蝠 biānfú chauve-souris
11 轮廓 lúnkuò silhouette, contours
12 均 jūn tout/tous sans exception 甚 shèn extrêmement
13 时习 shíxí avoir une longue pratique de (noter l’allitération 喜而时习)
14 揣摩 chuǎimó réfléchir pour saisir le sens de. 烂熟 lànshú trop cuit/ (savoir) par cœur
15 力发笔从 lìfābǐcóng 从 ici au sens de ‘obéir, se soumettre’
16 甚为走红 shènwéizǒuhóng devenir très populaire, très célèbre
17 (冲出亚洲),走向世界 chōngchū Yàzhōu, zǒuxiàng Shìjiè sortir des limites de l’Asie et se faire connaître dans le monde entier : expression utilisée pour les artistes et sportifs chinois qui accèdent à une notoriété internationale.
18 拍卖市场 pāimài shìchǎng le marché des ventes aux enchères
亮相 liàngxiàng faire son apparition sur scène (en particulier à l’opéra) – d’où : faire ses débuts.
19 莫名其妙 mòmíngqímiào incompréhensible, sans queue ni tête
20 舆论哗然 yúlùn huárán l’opinion se déchaîne /provoquer une vive réaction dans l’opinion publique
21 污辱 wūrǔ insulter, humilier
22 毕加索 Bìjiāsuǒ Picasso
23 人格 réngé personnalité/dignité humaine 国格 guógé dignité nationale
24 看准 kànzhǔn estimer, apprécier (une valeur) par l’observation
25 略施小计 lüèshī xiǎojì se livrer à des manigances, des petites intrigues (施计 shījì comploter)
26 吊胃口 diàowèikǒu ouvrir l’appétit, faire saliver
27 心怀叵测 xīnhuáipǒcè nourrir de sombres desseins (叵测 pǒcè insondable)
28 别有用心 biéyǒuyòngxīn avoir des intentions cachées, des desseins inavoués
29 时代潮流 shídài cháoliú courant, tendance de l’époque
30 文明的撞击 wénmíngde zhuàngjī le choc des civilisations 融合rónghé fusionner, combiner
31 变奏 biànzòu variation 误区 wùqū in/mécompréhension durable 怪圈 guàiquān cercle vicieux
32 好事 hàoshì curieux
33 追踪 zhuīzōng traquer, dépister
34 幼稚 yòuzhì jeune, naïf
35 一五一十地 yìwǔyìshíde dans les moindres détails
36 无非是 wúfēishì c’est/c’était simplement que..
37 妄图 wàngtú essayer en vain
38 勿谓言之不预 wùwèiyánzhībúyù il ne faut pas me blâmer pour ne pas vous avoir prévenus
39 故弄玄虚 gùnòngxuánxū faire des mystères, rendre les choses mystérieuses
40 哗众取宠 huázhòngqǔchǒng flatter le public, faire de la démagogie
41 克里空 (référence à un personnage de ce nom d’une pièce de théâtre soviétique qui, envoyé au front, n’a envoyé que des nouvelles sans fondement sans aller au combat) fausses nouvelles, nouvelles fabriquées
42 违背 wéibèi être contraire à, enfreindre
43 纪律 jìlǜ discipline
44 严办 yánbàn traiter sévèrement
45 纵容 zòngróng être de connivence
46 蛙某 wāmǒu une certaine grenouille (nom de famille +某 un certain X)
47偏注一隅 piānzhù yìyú avoir une vue déformée et limitée
48 惊世骇俗 jīngshìhàisú sidérant
49 掉以轻心 diàoyǐqīngxīn traiter à la légère
50 全盘否定 quánpán fǒudìng nier, réfuter en totalité
51 误入歧途 wùrùqítú être induit en erreur
52 援救 yuánjiù venir en aide, secourir 乎 hū (fin de phrase) exprime le doute
53 以往 yíwǎng dans le /du passé
54 微渺 wēimiǎo infime, minime
55 招待会 zhāodàihuì réception 座谈会 zuòtánhuì forum (réunion de libre discussion)
冷餐会 lěngcān huì buffet 纪念会 jìniàn huì réunion, cérémonie commémorative
发奖会 fājiǎng huì cérémonie de remise de prix 校友会 xiàoyǒuhuì réunion d’anciens élèves
联欢会 liánhuānhuì rencontre amicale, fête 追悼会 zhuīdàohuì réunion à la mémoire de..
宴会 yànhuì banquet
56 美妙缤纷 měimiàobīnfēn (sur le modèle de 五彩缤纷) merveilleux, éblouissant
诱惑梯突 yòuhuòtītū plein de possibilités, de séductions extraordinaires
57 如醉如痴 rúzuìrúchī comme hébété par l’ivresse
醍醐灌顶 tíhúguándǐng devenir brusquement clair/atteindre à l’illumination (醍醐 « beurre clarifié » ou ghee, métaphore bouddhiste pour signifier la vérité parfaite du Bouddha 灌顶 se réfère à la cérémonie bouddhiste lors de laquelle un disciple accède à la qualité de moine : le maître lui verse un liquide sur la tête, signifiant qu’il lui transmet la sagesse)
58 暂停 zàntíng arrêter provisoirement, faire une pause
59 徜徉宇宙 chángyáng yǔzhòu flâner tranquillement, sans but, dans l’univers, le cosmos
遨游太空 áoyóu tàikōng parcourir l’espace (sentences parallèles, comme les deux suivantes )
60 沉浸 chénjìn s’immerger dans
 



Wang Meng
Chengyu 11 《坐井观天》 (regarder le ciel du fond d’un puits)


Enfant, Dame Grenouille avait chez elle un puits sec très peu profond où elle aimait aller s’asseoir, pour observer l’univers et s’y livrer à la méditation, perdue dans ses songes. Quand elle eut grandi, elle prit l’habitude d’aller peindre dans ce puits, et dans un autre, plein d’eau celui-là, entourée de bouées de sauvetage pour se sentir en sécurité et l’âme en paix ; le regard - que rien, dans cette solitude, ne venait troubler - lentement tourné vers le ciel, elle ressentait un profond contentement. Elle contemplait tour à tour les vastes dais de feuillages, les fleurs qui s’épanouissaient puis tombaient, la menace d’un gros nuage sombre, ou le passage d’un léger nuage blanc, le disque lumineux de la lune et les mille scintillements des étoiles…. Suivant l’alternance habituelle des saisons, aux frimas de l’hiver succédaient les moiteurs de l’été, et les orages aux tempêtes ; nuées de mouches, moustiques et libellules, vols de chauves-souris, arbres, fleurs et brins d’herbe, tout changeait avec le passage du temps, et, bien que sa vision fût réduite, les contours entrevus offraient un spectacle en perpétuelle mutation dont elle ne perdait rien. C’était devenu pour elle une longue pratique qu’elle affectionnait, tirant de cette longue réflexion une profonde connaissance du sens de l’univers ; et comme de l’image naît l'idée, de l’idée l'inspiration, de l’inspiration la force, et que la force conduit le pinceau, elle en conçut une série de peintures étonnantes, d’un style contemporain rappelant l’ancien, ni moderne ni ancien.

Ses peintures devinrent très célèbres, et, leur réputation s’étant répandue dans le monde entier, elles firent leurs débuts sur le marché des ventes aux enchères de Hong Kong, New York et Zürich. Un tableau assez ésotérique se vendit 250 dollars.

La nouvelle se propagea, et l’opinion publique poussa les hauts cris. Certains dirent que 250 dollars, c’était une insulte pour les artistes nationaux, quand les tableaux de Picasso, eux, atteignaient des cotes de 25 millions de dollars ! Une œuvre de Dame Grenouille ne valait guère qu’un cent millième d’un Picasso, c’était une atteinte à la dignité nationale et une honte pour le peuple chinois. D’autres dirent qu’une telle évaluation de Dame Grenouille à la cote 250 n’était tout au plus qu’une basse manigance, juste de quoi la mettre en appétit, que l’on pouvait y déceler de sombres motivations, des desseins inavoués ; on lui manifestait qu’il fallait la soumettre à des recherches plus poussées. D’autres encore dirent que 250 dollars était un début très appréciable, après 250, on passerait à 2 500, puis à 25 000, à 250 000 et plus ; les peintures de Dame Grenouille représentaient vraiment un courant moderniste, ils reflétaient le choc des civilisations occidentale et orientale, les étincelles nées d’un processus de fusion sur fond d’incompréhension réciproque soumis aux variations d’un cycle sans fin…. etc, etc.

Un journaliste curieux vint traquer Dame Grenouille pour l’interviewer. Celle-ci lui raconta, avec candeur et force détails, comment, n’est-ce pas, elle réalisait ses peintures, assise au fond d’un puits et regardant le ciel. Le journaliste écrivit un rapport, et l’opinion publique jeta à nouveau les hauts cris. Quelqu’un dit que la raison pour laquelle un quidam avait payé 250 yuan était tout simplement une vaine tentative de chasser les artistes nationaux dans leur totalité pour les faire disparaître corps et biens au fond du puits. Un autre rappela qu’il avait bien dit que les peintures de Dame Grenouille n’avaient aucun avenir, comment ? ah il ne fallait pas venir dire qu’on n’était pas prévenu. Quelqu’un d’autre dit que, en regardant le ciel du fond d’un puits, on n’arriverait même pas à faire une peinture de deux cent cinquante yuans. L’article du journaliste enveloppait de mystère de toute cette affaire, faisait de la démagogie pour flatter ses lecteurs et répandait de fausses informations, bref il ne respectait pas la discipline ni les règles déontologiques de la profession, il devait être sanctionné, on ne pouvait être de connivence avec lui. Quelqu’un d’autre encore avança que ladite Grenouille, regardant le ciel du fond d’un puits, avait une vue déformée et limitée des choses, c’était vraiment un défi pour le monde de l’art, mais, contrairement à tout attente, elle avait réussi son défi, c’était sidérant, on ne pouvait la traiter à la légère. Un autre enfin dit que, bien qu’elle n’ait pas de talent, il ne fallait pas pour autant la rejeter en bloc. Peindre au fond d’un puits relevait d’une erreur manifeste, pouvait-on la laisser ainsi sans la moindre assistance ?

Alors on mit sur pied un projet de système planifié pour venir en aide à Dame Grenouille. On l’entraîna dans des voyages par mer et par air et dans des vols spatiaux pour lui montrer combien un puits était petit et une peinture infinitésimale comparés à la grandeur de l’univers ; on la fit participer à toutes sortes de réunions – réception, forum de discussion, buffet, cérémonie commémorative ou de remise de prix, réunion d’anciens élèves ou à la mémoire d’un disparu, grand et petit banquet, soirée dansante, et réunion organisée ce soir, chers amis, pour que nous puissions faire amplement connaissance … tout cela pour qu’elle prenne conscience des infinies merveilles et séductions de l’univers. Dame Grenouille, buvant avec avidité ce flot d’information, en fut hébétée comme sous le coup de l’alcool, et comme soudain illuminée ; elle cessa provisoirement de peindre, mettant ainsi un terme à la controverse sur l’art à deux cent cinquante dollars. Elle se contenta désormais de vagues errances cosmiques, scrutant l’infini de l’espace, plongée dans l’existence, et en tirant un profond bonheur. Tout le monde en plaisantait, mais derrière son dos.

 

traduction Brigitte Duzan,
assistée de Yanwu

 

 

 

 

 

 

 

     

 

 

 

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