Traducteurs, interprètes et éditeurs

« La traduction, c’est la médiation entre la pluralité des cultures et l’unité de l’humanité. » Paul Ricœur

 
 
 
           

 

 

Simone Cros-Morea, traductrice de Xiao Hong

Portrait impressionniste

par Brigitte Duzan, 27 septembre 2011

   

Née en 1948, Simone Cros-Morea est diplômée de l’Institut national des langues orientales en langue et civilisation chinoises.

    

Elle a commencé en 1979 une vie de globe-trotter, partant en Chine puis en Asie du Sud-est, et enseignant le chinois dans les endroits les plus divers de la planète, du Brésil à Singapour où elle a séjourné longtemps et à plusieurs reprises : c’est un lieu qui lui est cher.

    

C’est au cours de ces périples qu’elle s’est perfectionnée en calligraphie et s’est intéressée parallèlement à la peinture, devenue pour elle un axe parallèle de recherche, à côté et en complément de la traduction. Les illustrations originales de ses textes apportent une vision personnelle et colorée du monde qu’elle traduit.

 

Simone Cros-Morea à Pékin

    

Traduction et recherche

    

Ce monde est essentiellement celui de Xiao Hong (萧红), dont elle a traduit les principaux romans et nouvelles, la première publication datant de 1982, dans la collection Panda.

    

. Terre de vie et de mort de Xiao Hong - en collaboration avec Catherine Vignal -  collection Panda, éditions littérature chinoise de Pékin,  1982

. Le fleuve Hulan retourne à la mer, nouvelle parue dans l'Homme de Pékin de Zhang Xinxin et San Ye, éditions Actes Sud,  1987

. Contes de la Rivière Hulan de Xiao Hong, éditions You Feng, 2011

    

Elle est par ailleurs l’auteur d’un essai :

. Women and sexuality in Xiao Hong's Shengsi chang (1), publié in Woman and Literature in China, Brockmeyer, 1985

    

En commémoration du centième anniversaire de la naissance de la romancière, elle a créé un blog intitulé ‘les amis de Xiao Hong’ dans lequel elle publie des textes de Xiao Hong traduits et illustrés par ses soins, ainsi que des extraits commentés de la correspondance échangée entre Xiao Hong, son compagnon Xiao Jun et Lu Xun  : ces billets offrent une image très vivante des rapports entre ces écrivains, mais aussi de l’atmosphère littéraire de la Shanghai de l’époque.

    

Les amis de Xiao Hong : http://xiaohong.fr/

    

Peinture

   

A l’œuvre

 

Simone Cros-Morea a développé un style de peinture très personnel né de la calligraphie, dans une approche semblable à celle des peintres chinois : relecture comme eux actualisée des fondamentaux classiques, mais diffractée par un œil occidental.

    

Sa démarche reflète une intimité profonde avec la pensée chinoise ; elle est fondée sur le caractère permanent/immanent de l’écriture à

travers son élément fondamental, le trait, mais ce trait est porté sur le plus éphémère des supports modernes, le papier journal, et dans son aspect le plus banal : la presse quotidienne.

   

Sont conservés le mouvement, le rythme du pinceau sur le papier, s’y ajoutent la couleur, des couleurs vives mais diluées à travers lesquelles le support original n’apparaît plus que par intermittence, comme à travers un voile, une brume qui estompe les détails. L’esprit devine plus qu’il ne saisit.

   

Voir : http://cros-morea.com/

 

Comme les sages orientaux, Simone Cros-Morea

s’est retirée dans la montagne : elle vit

 

Peinture

aujourd’hui près d’un petit village des Pyrénées, quelque part au-dessus de Bagnères de Bigorre. Elle n’a pas l’adsl chez elle et descend au village avec son ordinateur pour envoyer ses textes, ce qui est une autre manière d’actualiser la tradition.

   

 

(1) cest-à-dire Terre de vie et de mort (《生死场》)

 

 

 

   

    

   

   

   

 

 

 

 

     

 

 

 

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