Traducteurs, interprètes et éditeurs

« La traduction, c’est la médiation entre la pluralité des cultures et l’unité de l’humanité. » Paul Ricœur

 
 
 
     

 

 

Les Presses de l’Inalco : des éditions universitaires de pointe

par Brigitte Duzan, 10 octobre 2017

 

C’est à l’occasion de la sortie des deux tomes de l’ouvrage « Fantômes dans l’Extrême-Orient d’hier et d’aujourd’hui », édité aux Presses de l’Inalco, que nous avons rencontré la fondatrice et directrice de cette nouvelle maison d’édition, Huguette Rigot.

 

D’abord les revues

 

Maître de conférences en sciences de l'information et de la communication à l’Inalco, elle est sociologue de l’édition, ce qui en fait une sorte d’alien au sein d’un établissement consacré à l’enseignement des langues. Mais c’est aussi ce qui l’a poussée à s’intéresser à un domaine qui intéresse beaucoup les professeurs : l’édition de leurs textes, souvent conçus à l’occasion de colloques ou de journées d’études, voire de textes de thèses, dont on sait qu’ils restent ensuite très souvent dans des tiroirs.

 

Huguette Rigot

   

Revue Slovo, vol. 41-42

 

Elle s’est d’abord attaquée aux revues, en 2007. En accord avec le président d’alors, Jacques Legrand, il s’agissait de les numériser et de promouvoir leur diffusion. Il n’en restait alors que cinq, après élimination d’un grand nombre au cours des années précédentes.

 

Il y en a maintenant une dizaine, dont certaines sont très anciennes, comme les Cahiers de littérature orale dont la création remonte à 1976, mais dont les numéros en ligne remontent à 2007, ou Slovo, revue semestrielle consacrée aux langues, littératures et civilisations des peuples de l’espace post-soviétique fondée en 1978 [1]. Les revues ont été rattachées au portail de publications en sciences humaines et sociales Open Edition, et leur diffusion a été augmentée, comme le préconise la Communauté européenne, par le recours à des métadonnées et mots-clés en plusieurs langues qui ont permis le développement de l’audience à l’international.

 

Après les revues, les livres

 

L’intérêt d’Huguette Rigot s’est ensuite porté sur le livre, et c’est ainsi que sont nées les Presses de l’Inalco, conçues autour de quelques principes de base :

 

·    travail collectif et organisation collégiale avec comité de presse de seize personnes, outre la directrice, et équipe éditoriale ;

·    lecture des textes par des pairs et sélection en double aveugle ;

·    diffusion, là aussi, en open access pour une large diffusion internationale ;

·    publications multi-supports permettant des insertions vidéo et son, avec versions disponibles en format papier, HTML, PDF et EPub, ce qui permet de couvrir la diversité des habitudes du lecteur d’aujourd’hui : il peut passer d’une lecture sur support papier à une lecture sur internet plus efficace pour des recherches, ou au format EPub qui offre des possibilités d’annotations.

   

Les Presses se veulent interprète autant qu’éditeur, dans un esprit de dialogue avec les auteurs, et de lien entre eux. L’ouvrage « Fantômes dans l’Extrême-Orient d’hier et d’aujourd’hui » en est un bon exemple, de même qu’il est un exemple de l’ouverture des Presses aux professeurs extérieurs à l’Inalco, à travers leur participation commune à colloques et journée d’études, comme c’était le cas pour ce livre.

 

Les livres publiés sont organisés en collections par aires géographiques (AsieS, EuropeS, AfriqueS, MéditerranéeS, TransAires, AmériqueS, OcéanieS) et en séries correspondant à des disciplines (langues et linguistique, sciences humaines et sociales, arts et lettres, sciences politiques, économiques et juridiques, oralité, traduction) [2].

 

Et maintenant, au-delà du travail sur les métadonnées, la directrice a un projet de rattachement au web sémantique en

 

Les fleurs artificielles

travaillant sur les liens entre métadonnées pour créer de vastes archives numériques à partir d’un mot-clé.

 

Kinofabula

 

Par exemple, dans son livre « Les fleurs artificielles » paru aux Presses [3], Michael Lucken évoque le film de 1957 d’Akira Kurosawa « Le Château de l’araignée » qui est adapté de la pièce Macbeth de Shakespeare, transposée dans le Japon médiéval. Pour les universitaires et étudiants faisant des recherches sur Lady Macbeth, le film peut être rapproché de l’essai de Catherine Géry sur la nouvelle de Nikolai Leskov « Lady Macbeth du district de Mtsensk » que l’on trouve dans son « Kinofabula » paru aux Presses, aussi [4].

 

Les Presses de l’Inalco sont donc un éditeur moderne, cherchant à utiliser au maximum les possibilités offertes aujourd’hui par les différents modes de diffusion en numérique et sur le web, outre le traditionnel support papier qui conserve sa place et son importance. On souhaite que les nombreux projets en cours puissent aboutir sans trop tarder.

 

 

     

 

 

 

 

 

 

     

 

 

 

© chinese-shortstories.com. Tous droits réservés.