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Bilan de l’année littéraire 2015 par la revue Asia Weekly 

par Brigitte Duzan, 7 janvier 2016

 

Dans son bilan de l’année littéraire 2015 en Chine continentale, à Hong Kong et Taiwan, l’hebdomadaire hongkongais Asia Weekly, ou Yazhou Zhoukan (亞洲週刊) [1], a distingué deux à trois écrivains pour chacune des zones concernées, plus Singapour, ce qui vient compléter les bilans de l’année réalisés en seule Chine continentale.

 

Chine continentale

 

Comme la plupart des critiques et éditeurs analysant les grandes tendances de l’année littéraire 2015 en Chine, la revue distingue trois écrivains de Chine continentale dont les romans figurent parmi les grands succès de l’année. Ce sont trois femmes, et les deux premières ont été largement encensées par la critique [2] ; ce sont Chi Zijian (迟子建), pour son roman « Au Sommet des montagnes » (《群山之巅》), et Wang Anyi (王安忆) pour son roman « Incognito » (《匿名》), paru dans Shouhuo (《收获》) en décembre, avec une publication annoncée aux éditions Littérature du peuple début 2016.

 

Aux côtés de ces deux prestigieuses consœurs, le Yazhou Zhoukan a également distingué une romancière plus jeune, "post’80", mais qui a déjà une série d’œuvres originales à son actif : Yan Ge (颜歌). Ce qu’elle a publié en 2015 n’est pas véritablement un roman, mais une suite de cinq récits de longueur moyenne (中篇小说集) : « Désolantes histoires du bourg de Pingle » (《平乐镇伤心故事集》). Mais, mis en parallèle, ils constituent un tableau vivant, car personnel, de la vie dans une bourgade du Sichuan, bourgade fictive mais d’autant plus symbolique [3].

 

Ce nouvel opus se situe dans la continuation des deux précédents romans de Yan Ge et forme avec eux comme un

 

Désolantes histoires du bourg de Pingle

 

La métamorphose du cafard

 

condensé de vie locale, bien plus original que les immenses sagas sur plusieurs générations qui sont le lieu commun de la littérature chinoise depuis un demi-siècle. Dix ans après ses débuts, Yan Ge s’affirme aujourd’hui comme l’une des romancières les plus douées de sa génération, et l’un des écrivains chinois les plus prometteurs.

 

Hong Kong 

 

Faucon du nord

 

Pour la littérature de Hong Kong, le Yazhou Zhoukan a distingué deux écrivains : Ge Liang (葛亮) pour son roman « Bei Yuan » (ou Faucon du nord《北鸢》) et Wang Lianghe (Wong Leung Wo王良和) pour « La métamorphose du cafard » (《蟑螂变》).

 

Le second est un poète né en 1963 qui a publié de la poésie dans les années 1990, puis s’est tourné vers la fiction et a été remarqué en 2002 pour « Curse of the Fish » (《鱼咒》).

 

Quant à Ge Liang, né en 1978, il est originaire de Nankin, mais installé aujourd’hui à Kong Kong. Il a écrit de nombreux recueils de nouvelles courtes, mais, comme de coutume, c’est son premier roman, « Rosefinch » (ou « Roselin »《朱雀》), qui l’a fait connaître : il a été sélectionné par le Yazhou Zhoukan parmi ses dix meilleurs romans de l’année 2009. C’est la première partie d’une trilogie dont le nouveau roman de 2015 est le second volet.

 

Taiwan

 

Pour Taiwan, la sélection du Yazhou Zhoukan comporte trois auteurs : Wang Ting-Kuo (王定国) pour son premier roman « Le sakura de l’ennemi » (《敌人的樱花》), Liu Daren (刘大任) pour « Quatuor contemporain » (《当下四重奏》) et Chen Xue (陈雪) pour« Le gratte-ciel » (《摩天大楼》).

 

Les deux premiers ont jusqu’ici publié de nombreux recueils de nouvelles [4]. Quant à Chen Xue (陈雪), c’est la romancière à la mode à Taiwan. Née en 1970, elle est une figure de proue de la littérature gay taïwanaise. Depuis 1995, elle a publié dix romans et un grand nombre de nouvelles, dont certaines ont été traduites en anglais, ajoutant à sa célébrité : « Venus » (《维纳斯》), « Dust (《尘埃》), et « Searching for the Lost Wing of Angels » (《尋找天使遺失的翅膀》) qui a même été traduite deux fois. 

 

Le sakura de l’ennemi

 

Singapour

 

Costume de scène

 

L’hebdomadaire distingue encore, last but not least, un auteur de Singapour d’origine chinois et écrivant en chinois : Ying Pei’an (英培安). Son roman « Costume de scène » (《戏服》) paru en 2015 raconte, à travers ses propres souvenirs, l’histoire de trois générations d’une même famille, recoupant l’histoire de Singapour des années 1930 jusqu’à aujourd’hui.

 

 

 

 


[3] Voir l’analyse de l’œuvre à la fin de la présentation de l’auteur.

[4] Liu Da-Ren est né en 1939, dans le Jiangxi. Wang Ting-Kuo à Taiwan en 1955.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     

 

 

 

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