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				Dans le numéro huit 
				de la revue Jentayu, des animaux sous toutes les coutures 
				
				par 
				Brigitte Duzan, 11 août 2018  
				  
				
					
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						Le numéro huit de Jentayu (été 2018) est en effet dédié 
						à l’animal : sa représentation littéraire sous tous les 
						horizons du continent asiatique, et cette fois-ci 
						jusqu’à la Turquie. 
						
						
						  
						
						
						
						D’un pays à l’autre, similarités plus que différences 
						
						
						  
						
						
						Encore une fois, la proximité des textes montre bien les
						similarités d’un pays à l’autre, d’une culture à 
						l’autre. Elles sont peut-être encore plus frappantes 
						quand on évoque les animaux que d’autres thèmes : des 
						frayeurs superstitieuses aux évocations nostalgiques de 
						compagnons souvent sacrifiés dont le souvenir revient 
						hanter les auteurs et aux récits populaires qui font la 
						part belle au surnaturel, l’éventail est large et, s’il 
						y a diversité d’animaux, les réactions affectives sont 
						finalement très semblables : on pleure son chien en 
						Malaisie comme on pleure son sáo au Vietnam, l’un 
						sacrifié parce qu’il est malade et l’autre en raison de 
						la grippe aviaire ; et dans les deux cas reste   | 
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						Jentayu 8  | 
					 
				 
				
						
						le regret lancinant du
				geste sacrificiel qui a mis fin à l’entente entre l’homme et 
				l’animal.  
				  
				
					
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						Le sáo (nouvelle vietnamienne L’appel du 
						sáo)  | 
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						Il y a de vrais animaux et des animaux 
						fantastiques issus de l’imagination la plus 
						débridée, celle du rêve, ou du cauchemar, comme ce 
						bestiaire des « royaumes contigus » venu de Malaisie qui 
						présente des sortes de mutations d’animaux connus, du 
						crocodile à l’éléphant et du papillon au macaque en 
						passant par l’hirondelle ou le mainate.  
						  
						
						
						Quant au style, sans parler même des poèmes qui 
						scandent les textes   | 
					 
				 
				
						
						en
				prose, il est très divers, indépendamment de l’origine 
				géographique et culturelle des textes : du réalisme de la 
				nouvelle de Malaisie « Le première pierre » et de celle de Chine 
				continentale « Chenilles » au surréalisme du court récit 
				taïwanais « Un poisson qui écrivait des romans » et à l’ironie 
				satirique de la nouvelle indienne « Les héritiers légitimes de 
				la terre », dont la chute fondée sur des superstitions de 
				réincarnation pourrait d’ailleurs aussi bien avoir été écrite 
				par un Chinois, du Yunnan ou du Qinghai.   
				
				
				  
				
					
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						Les animaux peuvent aussi prendre valeur symbolique, 
						comme dans cette nouvelle du Bangladesh où la 
						suppression de chiens errants pour supprimer des 
						nuisances sonores évoque en filigrane la tentation de se 
						protéger contre des populations migrantes gênantes.
						 
						
						
						  
						
						
						On est frappé par la diversification et la 
						sophistication croissante des langues d’origine 
						des textes de Jentayu. Ce numéro 8 est   | 
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						Le mastiff (nouvelle tibétaine Le chien 
						de garde)   | 
					 
				 
				
				
				particulièrement riche de ce côté, puisque les textes viennent 
				d’une dizaine d’aires linguistiques différentes, outre 
				l’anglais. Les traductions sont faites du tibétain, mongol, 
				vietnamien, turc, chinois, bengali, thaï, russe (Ouzbékistan), 
				et malayalam (langue indienne).  
				  
				
				
				
				Cinq écrivains de langue chinoise 
				
				
				
				  
				
				
				La langue chinoise est cette fois-ci particulièrement bien 
				représentée, et dans des genres et des aires géographiques 
				différents : Chine continentale avec
				
				« Chenilles » 
				(《毛毛虫》) 
				de 
				Xu 
				Yigua (须一瓜), 
				récit « vulpin » de 
				Huabu (花布) 
				et poèmes de Hu Xudong (胡续冬) ;
				Taïwan avec un récit surréaliste de
				
				
				Hung Hung (鸿鸿) 
				et Malaisie avec un texte chargé d’émotion de
				
				
				Li Yongping (李永平).
				 
				
				
				  
				
				
				Ce sont des textes d’auteurs pour la plupart encore peu connus 
				en France, et d’autant plus intéressants qu’ils montrent bien 
				les similitudes socio-culturelles que recouvre une même langue, 
				quel que soit le pays où elle est parlée. Il est même frappant 
				de constater qu’un écrivain comme Li Yongping, en Malaisie, est 
				un passionné de recherches sur des caractères rares, aujourd’hui 
				plus guère utilisés, qui apportent des nuances sophistiquées à 
				ses textes, et à ses titres.  
				
				
				  
				
				
				Au-delà des frontières, on peut encore noter que Huabu se 
				réclame du même courant de récits populaires de type zhiguai
				(志怪) 
				que les histoires de yōkai (妖怪) 
				japonais, qui sont des 
				
				yāoguài 
				en chinois, avec les mêmes caractères…. Il aurait été 
				intéressant de donner également une histoire japonaise du même 
				type. 
				
				
				  
				
				
				Mais le numéro est déjà bien tel qu’il est, avec ses plus de 220 
				pages, illustrées de manière aussi diverse que les textes 
				eux-mêmes, par l’artiste malaisienne Sharon Chin. 
				  
				
				  
				
				
				La liste des textes et des auteurs sur le site de la revue, avec 
				des notes de lecture complémentaires :  
				
				
				
				
				http://editions-jentayu.fr/category/numero-8/#artistes 
				  
				  
				
				
				  
				    
				
				
				      
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