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« The Little Girl » : dernières histoires d’enfance de Hong Ying

par Brigitte Duzan, 8 janvier 2012

 

Hong Ying (虹影) est quelqu’un qui se raconte beaucoup. Toute son œuvre est en fait une longue page de souvenirs, souvenirs d’une enfance misérable sur les bords du Yangzi, souvenirs d’une adolescence perturbée et chaotique, souvenirs d’une jeunesse marquée par le printemps de Pékin et l’exil.

 

Aujourd’hui, Hong Ying a surmonté les traumatismes du passé, grâce à l’écriture, grâce aussi à une vie familiale qui lui a apporté un équilibre matériel et affectif qui lui avait toujours fait cruellement défaut.

 

Et aujourd’hui Hong Ying a une petite fille de cinq ans, Sybil, qui est devenue l’image de la petite fille qu’elle était, ou n’a justement jamais été. Hong Ying raconte le passé à sa fille, un passé tout doux, pacifié, dans un livre qui est un hommage à sa mère et à son père, du moins celui qu’elle appelle ainsi.

 

Hong Ying en mai 2011

 

Hong Ying avec sa fille

 

Paru en octobre 2011, « The Little Girl » (小小姑娘) est un recueil de cinquante sept brefs récits, regroupés en huit parties, qui reviennent sur ce qu’elle a raconté dans l’un de ses premiers livres, son autobiographie : « Fille de la faim » (《饥饿的女儿》). Mais la touche est beaucoup plus légère et l’émotion à fleur de peau.

 

Elle explique dans l’introduction que le titre lui-même est en souvenir de sa mère, et ces quelques lignes introductives donnent le ton général de l’ouvrage, un ton presque de conte. Quand elle était petite en effet, sa mère lui avait un jour raconté l’histoire suivante :

 

Il y avait une fois, dans une famille pauvre,  une petite fille qui était ensuite devenue orpheline et qui ramassait des pois dans le jardin d’un homme riche afin de pouvoir manger un peu. Un jour, un immortel la prit en pitié, et lui dit qu’elle

n’avait qu’à faire un vœu en travaillant, et qu’il ferait en sorte qu’il se réalise. Alors la petite fille s’agenouilla au milieu des plants de pois, leva la tête vers le ciel, et, fermant les yeux, fit le souhait d’avoir une famille. Quand elle se releva et rouvrit les yeux, elle vit qu’elle était dans une maison où un repas était servi, les parents, ses frères et sœurs, tout le monde était assis à table. Alors elle se mit à pleurer.

 

Moi aussi, j’ai pleuré, ajoute Hong Ying. Maman, a-t-elle dit à sa mère, je veux être cette petite fille. Alors sa mère lui a dit : mais tu es ma petite fille. Alors cette nuit-là, ces angoisses calmées, Hong Ying dormit à poings fermés… C’est en souvenir de ce moment-là qu’elle a donné ce titre à son  livre.

 

Mais, si elle l’a écrit, c’est aussi pour sa fille, et elle lui a donné les récits à illustrer. C’est ainsi un livre écrit à

   

Le livre

quatre mains, l’enfant d’aujourd’hui offrant comme un miroir à l’enfant d’hier.

 

 

Une illustration

 

 

 

 


 

A lire en complément :

《小小姑娘》(虹影) « The Little Girl » (Deux extraits) (Hong Ying)

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

     

 

 

 

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