Les grands sinologues

 
 
 
     

 

 

Les grands sinologues français

Paul Pelliot 伯希和 (1878-1945)

Présentation

par Brigitte Duzan, 17 juillet 2022

 

Philologue, linguiste, sinologue doublé de tibétologue, archéologue et explorateur, Paul Pelliot est resté surtout célèbre pour les manuscrits rapportés de Dunhuang à l’issue d’une mission de trois ans dans le « Turkestan chinois », de 1906 à 1909, mais il serait bien limitatif de s’arrêter là.

 

Dans sa note biographique le concernant [1], Nathalie Monnet, chargée des collections chinoises dans le département des manuscrits de la BnF, souligne dès l’abord l’importance exceptionnelle de son œuvre  :

 

« L’œuvre de Paul Pelliot se compose de plus de huit cents articles érudits qui constituent une œuvre protéiforme touchant des domaines très variés. Bien qu’ils datent de la première moitié du XXe siècle, ces textes demeurent pour la plupart fondamentaux pour l’histoire de la Chine, de l’Indochine, de la Mongolie et de l’Asie centrale jusqu’à l’Iran. »

 

Paul Pelliot, « professeur de chinois », photographie de l’atelier Nadar

 

Le personnage lui-même, aussi érudit et savant que courageux et entreprenant, est tellement hors du commun qu’il est entouré d’une aura de légende, magnifiée par des anecdotes qui ont la beauté des évangiles apocryphes tout en étant véridiques [2].

 

De Saint-Mandé à la Chine

 

Né en septembre 1978 à Saint-Mandé [3], Paul Pelliot se destinait à une carrière diplomatique mais, après une licence ès lettres et un diplôme de chinois à l’École des langues orientales vivantes (aujourd’hui INALCO), il est remarqué par les orientalistes les plus réputés de l’époque, le sinologue Édouard Chavannes et l’indianiste Sylvain Levi, qui le poussent à s’orienter vers l’étude de l’Asie ancienne.

 

Première mission

 

C’est ainsi qu’en 1899, à l’âge de 21 ans, il est nommé pensionnaire de la Mission archéologique permanente en Indochine fondée en décembre 1898 à Saïgon par Paul Doumer ; il a pour tâche de rassembler les documents fondamentaux de l’histoire de l’Indochine, et tout particulièrement les textes chinois constituant les plus anciens textes sur le sujet. Puis, quand la Mission est transformée en janvier 1900 en École française d’Extrême-Orient (EFEO), il y est nommé professeur de chinois, en poste à Hanoï.

 

L’ EFEO l’envoie alors en mission à Pékin pour y faire l’acquisition d’objets d’art pour le nouveau musée de l’École ainsi que de livres chinois pour sa bibliothèque, et il en profite pour prendre des cours de chinois avec un lettré pékinois. C’est ainsi qu’il se trouve à Pékin le 13 juin 1900 au moment où éclate la révolte des Boxers (义和团起义). Intervient alors l’un des épisodes de sa vie qui sont entrés dans la légende, et que l’on pourrait négliger pour être du domaine du romanesque journalistique s’ils ne révélaient le caractère du personnage.

 

Comme le raconte avec un brin d’humour Peter Hopkirk [4], Pelliot piégé à Pékin par la Révolte des Boxers s’est trouvé impliqué dans deux exploits qui lui ont valu autant de critiques que d’éloges. Le premier a été la capture, avec l’aide de deux matelots, d’un étendard des Boxers ; dans le journal qu’il a tenu lors de ces journées mémorables, il a publié une photo de lui arborant ce trophée de guerre. Mais c’est l’autre exploit qui a été le plus médiatisé : lors d’un cessez-le-feu temporaire, dans le quartier des Légations (东交民巷) [5], il escalada une barricade en annonçant qu’il allait prendre un thé avec les rebelles ; pendant plusieurs heures son sort, dit Hopkirk, fut discuté par les Européens assiégés et sa vantardise évidemment condamnée.  Finalement il revint en prenant ostensiblement congé de ses hôtes avec la plus grande cordialité, les bras chargés de fruits : il leur avait dit, raconta-t-il, que les Européens avaient le moral, mais que, ce dont ils manquaient, c’était de fruits frais.

 

 

Le quartier des légations de Pékin en 1912

 

 

Cet exploit picaresque lui valut la Légion d’honneur, mais souligne surtout l’exubérance et la verve du personnage qui devaient par la suite lui valoir des inimitiés féroces, de la part de ceux dont il critiqua les œuvres avec cet art inimitable de se faire des ennemis, comme il le dit lui-même [6].     

 

 

Une vue du quartier des légations de Pékin en 1879 (avec encore des maisons d’habitation)

 

 

Il regagne Saigon en 1901 avec une cargaison de livres, de peintures et divers objets d’art qui forment le fonds initial de la bibliothèque et du musée de l’EFEO. C’est alors que, dans le département de sinologie de l’École, se développent sous son impulsion des recherches sur la géographie historique de l’Indochine, à travers les sources chinoises. Ses propres publications, sur le Cambodge et le « Funan », paraissent dans le bulletin de l’École (BEFEO). Au premier semestre 1904, il y publie un article avec nomenclature géographique sur « Deux itinéraires chinois de Chine en Inde à la fin du VIIIe siècle » qui montre la précision de son travail de recherche philologique [7]

          

A Hué, il inventorie les livres chinois aussi bien que vietnamiens des collections impériales et en fait faire des copies qui constituent à leur tour le premier fonds d’ouvrages vietnamiens de la bibliothèque de l’EFEO. Ce travail est concrétisé par une autre publication dans le BEFEO, au dernier trimestre 1904, en collaboration avec le R.P. Cadière : « Première étude sur les sources annamites de l’histoire d’Annam » [8].        

 

Ébauche d’une idée de mission dans l’ouest chinois

 

C’est alors que se profile l’idée d’une mission d’exploration française dans le « Turkestan chinois », à la suite des expéditions en Asie centrale d’autres grands explorateur européens – Allemagne, Royaume Uni et Russie, sans oublier le Suédois Sven Hedin qui, après quelques aventuriers et géographes [9], avait dès la fin du 19e siècle, ouvert la voie des recherches des « cités perdues du désert du Taklamakan » et de leurs précieux trésors enfouis dans le sable ; ces cités étaient entourées de légendes qui les peuplaient de fantômes et d’esprits maléfiques, le désert lui-même étant réputé infranchissable, mythe que Sven Hedin contribua à détruire mais en manquant y périr, ayant emporté insuffisamment d’eau lors de sa première expédition, à partir de Kashgar, en 1895 [10].

 

Paul Pelliot, « explorateur »,

photographie de l’atelier Nadar

 

La course au trésor commença véritablement en 1902 avec la première des quatre expéditions allemandes menées par von Lecoq qui préleva des fresques entières sur les murs des ruines ensablées dans le désert pour les envoyer à Berlin [11]. Puis le Britannique Aurel Stein s’appropria une partie des manuscrits de la grotte secrète de Dunhuang, mais en découvrit (et emporta) bien d’autres dans d’autres sites ainsi que des objets et statues de valeur inestimable.

 

Ce que ces premiers explorateurs ont surtout montré, cependant, outre le fait que l’on pouvait, avec une préparation adéquate, accéder aux ruines des cités perdues dans le désert, c’est que, contrairement à l’histoire officielle chinoise élaborée du temps de l’empereur Qianlong pour célébrer son alliance avec les tribus turcophones qui lui avaient permis de vaincre les Mongols, les oasis du Taklamakan n’étaient pas musulmanes depuis la nuit des temps : leur première 

civilisation, avant l’invasion musulmane, avait été bouddhique. Sous le sable apparurent les vestiges oubliés de leur passé préislamique, mais encore fallait-il ne pas passer à côté dans l’immensité du désert et savoir les déchiffrer. Et pour cela, Paul Pelliot était mieux armé que ses prédécesseurs. 

 

L’expédition de Dunhuang

 

Prolégomènes

 

 

Itinéraire de Paul Pelliot « du Turkestan russe au Gansu »
selon la réception de la mission le 10 décembre 1909 (source : revue Conflits)

 

 

Désireuse de rattraper son retard et de concurrencer la Grande-Bretagne et l’Allemagne, la France décide de monter une expédition à la recherche des vestiges de ce passé bouddhique. Comme l’a indiqué Jean-François Jarrige dans un compte rendu à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres à l’occasion de la sortie des Carnets de route de Paul Pelliot en 2008 (voir Bibliographie), un comité est formé début 1905 pour préparer la mission ; il est présidé par Émile Senart, de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, qui jouera jusqu’à sa mort en 1928 un important rôle de soutien aux expéditions scientifiques patronnées par l’Académie. Senart confie à Paul Pelliot la direction de l’expédition, qui obtient par ailleurs le soutien de l’Académie des sciences, du Museum d’histoire naturelle et de la Société de géographie. Pelliot est chargé des aspects archéologiques, historiques et linguistiques. Lui sont adjoints son ami d’enfance le médecin militaire Louis Vaillant pour les relevés topographiques et astronomiques et le naturaliste photographe Charles Nouette qui va réaliser de magnifiques photographies des sites visités [12].

 

 

Les deux stupas de Tegurman en 2002

 

 

De Kashgar à Dunhuang

 

Le trio quitte Paris le 15 juin 1906, en train passant par la Russie et l’Asie centrale. Après Tachkent, ils s’installent à Andijan, dans la vallée de la Ferghana, pour préparer le matériel. Mais, arrivés à Boukhara fin juillet 1906, ils ont été rejoints par l’agent secret Gustav Mannerheim, mandaté par le tsar Nicolas II pour espionner le mouvement des troupes chinoises dans le Turkestan oriental. Pelliot ne peut refuser car la mission a été montée en lien avec les sinologues de Saint-Petersbourg, en accord avec l’alliance franco-russe de 1892 ; mais les rapports sont tendus jusqu’à ce que, arrivée à la fin d’octobre à Kashgar (à l’extrême ouest de l’ancienne Route de la soie), la mission française puisse continuer seule.

 

Pelliot s’arrête six semaines à Kashgar pour des fouilles qui lui permettent de recueillir ses premiers manuscrits, dans les « trois grottes » et les ruines de Tegurman, au nord de l’oasis [13]. Il repart le 18 octobre pour aller, à 300 kilomètres de là par la branche nord de l’ancienne Route de la soie, jusqu’aux ruines du monastère de Tumshuq où Pelliot met à jour des vestiges bouddhiques que von Lecoq n’avait pas identifiés. Il s’en explique dans deux lettres adressées à Émile Senart où il fait état de sa découverte à Tumshuq d’anciens sanctuaires bouddhiques dont tout le porte à croire qu’ils ont été ruinés voire incendiés par les envahisseurs musulmans [14].

 

Un génie de Toqquz-Saraï à Tumshuq

 

 

Paul Pelliot à Kucha (au centre), avec Louis Vaillant à g. et Charles Nouette à dr.

 

 

La mission atteint ensuite Kucha le 2 janvier 1907. De la mi-mars à la mi-mai, ils commencent par des fouilles au sud de la ville, sur le site de Duldur-Âqur, près de Kumtura, et là, dans la bibliothèque d’un monastère incendié, Pelliot découvre quelque 200 fragments de manuscrits en chinois, mais aussi en écriture brâhmî. En juin-juillet, c’est au nord-est de Kucha, dans la région de Subashi, qu’il recueille d’autres fragments, dont plus de 200 en sanskrit, écrits sur écorce de peuplier : des fragments d’un ancien texte bouddhique, l'Udānavarga. Non loin de là, à Saldirang, au pied d’une ancienne tour de garde, il fait une autre découverte d’importance : des permis de caravane et des lamelles de bois portant des inscriptions en tokharien B (ou tokharien occidental), la langue ancienne, alors inconnue, parlée jusqu’à la fin du 1er millénaire dans le royaume de Kucha, mais aussi dans les régions plus à l’est de Qarâchahr et Turfan où elle coexistait avec l’agnéen ou tokharien A – langues indo-européennes étroitement apparentées qui ont permis d’affiner les études sur l’évolution de l’indo-européen.

 

 

Paul Pelliot en janvier 1908 à Hami avec les mandarins militaires et civils et leur escorte :
Yang Jinbang au milieu et Liu Runtong à dr. (photo Charles Nouette)

 

 

Les grottes de Mogao

 

Après huit mois de fouilles dans la région, la caravane repart vers Turfan en passant par Urumqi. Elle s’installe à Dunhuang du 12 février au 7 juin 1908, au pied des fameuses grottes de Mogao (Mogaoku 莫高窟). Pelliot arrive sur les traces d’Aurel Stein, célèbre pour avoir réussi à tromper la méfiance du moine taoïste Wang Yuanlu (王圆箓), gardien de la grotte secrète où étaient entreposés les très précieux manuscrits qu’il avait lui-même découverts par hasard, et à lui en soutirer pour une somme modique une masse de très anciens qui seront expédiés au British Museum, dont le Sutra du Diamant, le plus ancien ouvrage imprimé au monde (en 868).

 

Comme dans le cas d’Aurel Stein, Wang Yuanlu n’est pas là quand Pelliot arrive. Il en profite pour explorer les grottes une à une, en les numérotant, en décrivant l'intérieur et en transcrivant les inscriptions épigraphiques qui s’y trouvent tandis que Nouette prend des clichés. Le résultat, publié sous le titre Les grottes de Touen-Houang à partir de 1920, tient en six volumes, aujourd’hui numérisés (voir Bibliographie). C’est une source irremplaçable de renseignements précis sur les fresques et la statuaire des grottes.

 

C’est le 3 mars que Pelliot pénètre enfin dans la grotte secrète, après le retour du moine et sans avoir eu trop de mal à le convaincre du bien-fondé de ses intentions ; Wang Yuanlu a certainement été impressionné par la qualité du chinois que parlait Pelliot, sa connaissance du chinois étant un avantage unique sur Stein. Quand Pelliot découvre la fameuse grotte, il est sidéré de voir la masse de rouleaux qui s’y trouvent encore, plusieurs milliers de manuscrits

 

Paul Pelliot examinant les manuscrits dans la grotte 17 de Mogao en 1908,
célèbre photo prise par Charles Nouette conservée au musée Guimet

antérieurs au XIe siècle, alors qu’il s’attendait à voir la cache à moitié vide car cela faisait huit ans que des explorateurs de toutes provenances puisaient dans ce stock : « Imaginez ma surprise en me trouvant dans une niche d’environ 2,50 m en tous sens, et garnie sur trois côtés plus qu’à hauteur d’homme, de deux et parfois trois profondeurs de rouleaux. … » explique-t-il dans une lettre à Émile Senart. 

 

Le moine Wang Yuanlu

 

Il a sur Stein l’avantage d’être un éminent linguiste et philologue ; contrairement à son prédécesseur qui avait embarqué en masse ce qui lui semblait le plus ancien, Pelliot pratique une sélection rigoureuse en étudiant les textes à la lumière d’une bougie, recroquevillé dans la grotte pendant trois semaines, en procédant selon trois critères : il veut des textes précisément datés, qui soient absents du corpus classique, ou rédigés dans des langues autres que le mandarin. Il sélectionne quatre mille rouleaux en chinois, presque autant en tibétain, et d’autres en diverses langues et écritures anciennes utilisées en Asie centrale. Ses manuscrits sont certes moins nombreux que ceux des collections britanniques, mais ils ont une incomparable valeur scientifique.

 

Après avoir négocié l’achat auprès de Wang Yuanlu, il

expédie le tout à la BnF grâce au réseau commercial de son père, Charles Pelliot, industriel chimiste, membre honoraire de la Société de Géographie et de la Société d’Anthropologie de Paris, qui avait transmis à son fils sa passion pour l’Orient.  

 

De Dunhuang à Xi’an et Zhengzhou

 

L’expédition poursuit ensuite sa route jusqu’à Xi’an qu’elle atteint le 28 septembre et où elle s’arrête un mois pour acquérir peintures et objets divers auprès d’antiquaires, ainsi que des estampages de la « Forêt de stèles » (Beilin 碑林) de Xi’an – le plus grand musée lapidaire de ce genre en Chine[15].

 

 

Une double page des Carnets de route de Paul Pelliot, 7-8 mars 1908

 

 

Elle s’acheva officiellement à Zhengzhou (郑州), dans le Henan, mais Pelliot poursuivit encore son périple pour acheter encore des ouvrages chinois qu’il destinait à la formation des sinologues français. Ils constituent les fonds Pelliot A et B conservés à la BnF [16]. Avant son départ, Pelliot s’arrête à Pékin pour rencontrer des lettrés chinois de la capitale auxquels il montre quelques-uns des manuscrits exceptionnels qu’il a découverts, révélant ainsi l’importance du site, mais suscitant en même temps la conscience de l’impérieuse nécessité de sa préservation. Le grand philologue et épigraphiste Luo Zhenyu (罗振玉) publie en 1909 un rapport sur les manuscrits montrés par Pelliot. Un comité est créé pour exiger du gouvernement chinois qu’il récupère les manuscrits encore dans la grotte 17. Mais il faudra encore du temps, dans un contexte croissant de xénophobie, pour que le gouvernement chinois mette un terme à la folle course aux manuscrits des nations occidentales dans les ruines et grottes des déserts du « Turkestan chinois ».

 

Retour en France

 

Campagne de dénigrement

 

Pelliot est de retour à Paris le 24 octobre 1909. S’il arrive auréolé de prestige, il doit tout de suite faire face aux critiques et aux doutes sur l’authenticité des manuscrits, critiques qui dégénèrent en une véritable campagne de lynchage dirigée non seulement contre lui, mais contre son mentor Édouard Chavannes et contre l’ensemble de l’EFEO. Ce sont ses lettres à Senart, publiées dans le Bulletin de l’École avec leurs commentaires, qui ont enflammé les esprits, mais les critiques en profitent pour attaquer l’École et mettre en doute la compétence de toute l’institution. Pelliot est en première ligne, attaqué pour son élitisme et son arrogance intellectuelle. Il n’avait que 33 ans et en avait agacé plus d’un, dont un bibliothécaire plus âgé responsable des fonds orientaux de la BnF qui s’était vu refuser l’accès aux manuscrits déposés dans un local fermé à clef, sa rage se trouvant encore attisée par l’annonce que le Louvre avait ouvert une « Salle Pelliot » pour exposer les objets d’art, peintures et bannières sur support textile rapportés de l’expédition [17].

 

Autant oublier son nom. En revanche, on se souviendra de celui de Fernand Farjenel qui publia en décembre 2010 une virulente attaque de 23 pages contre Pelliot, Chavannes et l’École entière dans la revue anticolonialiste La Revue indigène, en accusant Chavannes d’erreurs de traduction, et le « jeune explorateur » Pelliot de gaspillage des fonds publics et d’altération de ses capacités mentales. Citant la lettre à Senart où Pelliot faisait état de sa stupéfaction en entrant dans la grotte secrète en voyant tous les manuscrits alors qu’il s’attendait à voir la grotte à moitié vide après le passage d’Aurel Stein, Farjenel en concluait que la grotte avait été remplie de nouveau avec de faux manuscrits en se fondant sur l’exemple du faussaire Islam Akhun que Stein avait démasqué… Le fait que les manuscrits restaient sous clef ne faisaient, selon lui, que corroborer ses assertions.

 

C’est finalement la publication en 1912 de l’ouvrage de Stein « Ruins of Desert Cathay » [18] qui mit un point final à cette misérable campagne de presse en ridiculisant Farjenel : Stein y dit clairement qu’il n’avait prélevé qu’une petite partie des manuscrits de la grotte en en laissant « une masse » derrière lui. En outre, il explique qu’il ne lui avait pas été possible de choisir les manuscrits qu’il voulait emporter, car il était limité aux rouleaux que Wang Yuanlu voulait bien lui montrer. Stein reconnaissait en outre la supériorité de Pelliot qui avait été aidé dans son travail de sélection par son « exceptionnelle maîtrise de la littérature et de la bibliographie chinoises » alors que lui-même ne connaissait pas le chinois. Au courant de la campagne de dénigrement contre Pelliot, Stein s’empressa de rendre hommage à son jeune collègue en louant non seulement ses vastes connaissances et son érudition, mais en outre ses méthodes de fouille.

 

Finalement, le Collège de France lui décerna ses éloges en créant pour lui une chaire de « Langues, histoire et archéologie de l’Asie centrale ». Pelliot délaissa alors un temps la sinologie pure pour se livrer à l’étude de des langues turque et mongole ainsi qu’aux récits de voyageurs chinois et européens ayant traversé l'Asie ou s’étant rendus en Chine.

 

La Première Guerre mondiale et après

                 

Mais bientôt c’est la guerre. Il est mobilisé, à 36 ans au 13e régiment d’artillerie. Attaché comme interprète à la mission française auprès des armées britanniques, il suit le corps expéditionnaire anglais aux Dardanelles de janvier 1915 à janvier 1916. De retour en France, il est affecté au 2e Bureau – le service de renseignement – avant d’être nommé attaché militaire adjoint à Pékin où il part en mai 1916. 

 

En 1918, il se retrouve impliqué dans une expédition franco-anglaise en Sibérie auprès de l’ataman cosaque antibolchévique Grigori Semenov, soutenu par le gouvernement français qui a refusé de reconnaître le gouvernement soviétique. Le 25 mars, Pelliot est nommé commissaire délégué auprès de l’ataman, chargé de recueillir des renseignements sur ses troupes et ses chances de constituer une force capable de résister aux bolchéviques. Épisode plus singulier encore que celui des Boxers, Semenov étant aussi brutal et incontrôlable que les seigneurs de guerre chinois de l’autre côté de la frontière, et multipliant ses exactions redoutées jusqu’en Mandchourie.

 

C’est dans ces circonstances que Pelliot rencontre en 1918 à Vladivostok Marianne Skoupenska qu’il épouse le 20 octobre. Sa mission se termine en février 1919 alors qu’il est en poste au consulat d’Irkoutsk, que le Ministère des Affaires étrangères lui a confié après la débâcle des troupes de Semenov.

 

Pelliot continue pendant ce temps de publier des articles de sinologie et linguistique chinoise dans le BEFEO, dans le Journal asiatique, publication de la Société asiatique, et dans le T’oung Pao (通報), la plus ancienne revue internationale de sinologie fondée en 1890 à Paris par Henri Cordier et Gustave Schlegel [19] puis dirigée conjointement par Cordier et Édouard Chavannes auquel succède Paul Pelliot après sa mort, en 1918.

 

En 1921, Pelliot devient membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Il est également vice-président de la Société asiatique, présidée jusqu’en 1928 par Émile Senart, présidence à laquelle il accède, après Sylvain Levi, en 1935. Entretemps, en 1932, il a été chargé par le ministère des Affaires étrangères d'une mission en Extrême-Orient.

 

Directeur d’études à l’École pratique des hautes études, il est aussi professeur de philologie, littérature et art chinois à l’Institut des hautes études chinoises à la Sorbonne. En 1930, il est nommé directeur du musée asiatique d’Ennery. En septembre 1931, lors du 18e Congrès international des orientalistes à l’université de Leiden, il réclame la publication d’un nouveau dictionnaire chinois en se félicitant de la création à l’Institut national central de Pékin d’une commission ah hoc présidée par le linguiste, traducteur et poète Liu Bannong (刘半农), membre de la société de linguistique de Paris et auteur en 1920 d’une étude sur les manuscrits de Dunhuang.

 

La Seconde Guerre mondiale

 

Il continue de batailler avec son courage habituel. En 1941, sous l’Occupation, il vole à la défense du Collège de France qui est l’objet de délations, accusé de judéo-marxisme puis de communisme. « Qui continue d’appartenir à notre maison se doit de demeurer fidèle à l’esprit de liberté et de tolérance qui lui a permis d’y entrer. » Leçon qui vaut toujours.

 

Paul Pelliot meurt le 26 octobre 1945, et il est enterré dans le petit cimetière de La Haye de Routot en Normandie, province de ses ancêtres, telle une « feuille tombée revenue à ses racines » (叶落归根), comme disent les Chinois.

 

Après sa mort,  le travail de catalogage des manuscrits qu’il avait entamé fut poursuivi par Wang Zhongmin (王重民), remarquable bibliothécaire de la BnF né en 1903 qui résida à Paris entre 1934 et 1939. Après la Seconde Guerre mondiale, de nombreux sinologues ont poursuivi la rédaction de ce catalogue, dont Jacques Gernet, puis Paul Demiéville qui créa une équipe d’une dizaine de chercheurs au CNRS afin d’achever le travail. Les notices de ce catalogue accompagnent maintenant les images numériques des manuscrits chinois de Dunhuang, entièrement numérisés depuis 2004 et accessibles en ligne sur Gallica (voir Publications ci–dessous).

 

Il est à noter que, dans l’esprit même de Pelliot qui a constamment collaboré avec les chercheurs chinois, une copie des images numérisées en haute définition est également conservée à l’Académie de Dunhuang et à la Bibliothèque nationale de Chine, suite à un don de la BnF en 2015.

 

Le nom de Paul Pelliot reste indissociable de celui de Dunhuang, mais son importance ne s’arrête pas là. Comme l’a souligné Nathalie Monnet [20] :

« À Dunhuang, Pelliot fit œuvre de pionnier en établissant le premier inventaire scientifique du site des grottes de Mogao, en relevant minutieusement les moindres inscriptions murales et en faisant photographier les principales fresques et sculptures. De retour en France, il s’efforça malgré une suite de contretemps de publier ces clichés inédits. Ses carnets de voyage furent publiés beaucoup plus tard. Ses travaux scientifiques menés aux grottes de Dunhuang, qui consignent ses observations du site dans l’état où celui-ci se trouvait au début du XXe siècle, continuent à servir de matériaux privilégiés pour les historiens. »

 

Mais il est aussi

« reconnu pour ses contributions inestimables aux études extrême-orientales. Entre autres, il s’attacha à déterminer avec précision les lieux de passage qui permirent au bouddhisme de s’implanter en Chine et à analyser les récits des moines itinérants qui empruntèrent la « Route de la Soie ». Parmi ses premiers travaux, on peut mentionner qu’il explora le rapport entre le taoïsme, un système de pensée authentiquement chinois, et le bouddhisme aux premiers temps de son acculturation en Chine, relevant les emprunts mutuels ou les efforts de récupération des tenants d’une doctrine à l’autre. Il s’intéressa au syncrétisme entre bouddhisme et taoïsme tel qu’il apparaît dans un récit devenu populaire, la Conversion des Barbares par Lao Tseu (Laozi Huhuajing 老子化胡經) qui raconte comment le saint fondateur du taoïsme disparut un jour à la frontière occidentale de la Chine tandis que sa doctrine reparaissait plus tard, précisément depuis l’Ouest, pour se répandre sous le nom de bouddhisme dans tout l’Empire chinois. »

 


 

Publications

 

Générales

- Trois ans dans la Haute Asie, conférence donnée dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne le 10 décembre 1909, extrait du Bulletin du Comité de l’Asie française, janvier 2010.

Numérisé dans le cadre du Digital Silk Road Project/Tokyo Bunko :

http://dsr.nii.ac.jp/toyobunko/VIII-5-B2-12/V-1/

- Un traité manichéen retrouvé en Chine, coécrit avec Édouard Chavannes, Journal Asiatique, 1911.

Compte rendu dans le Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, 1912/12, pp. 53-63 :

https://www.persee.fr/doc/befeo_0336-1519_1912_num_12_1_4109

- Les influences iraniennes en Asie centrale et en Extrême-Orient, Revue d'Histoire et de Littérature Religieuses, N.S. 3, 1912, p. 97-119.

Texte en ligne : https://www.aefek.fr/wa_files/Pelliot02.pdf

- Sur quelques mots d’Asie centrale attestés dans les textes chinois, Journal Asiatique, 1913, série 11 t. 1, pp. 451-469. Numérisé sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k932828/f453

- Mo-ni et manichéens, Journal Asiatique, 1914, pp. 461-470.

- Le 'Cha-tcheou-tou-fou-t'ou-king' et la colonie sogdienne de la région du Lob Nor, Journal Asiatique, 1916, p. 111-23.

- Le sûtra des causes et des effets du bien et du mal, édité‚ et traduit d’après les textes sogdien, chinois et tibétain, (avec Robert Gauthiot et la collaboration d’Emile Benveniste), Paris, P. Geuthner, 1920, 2 tomes.

Compte rendu dans le Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, 1930/30, pp. 161-162

https://www.persee.fr/doc/befeo_0336-1519_1930_num_30_1_3182

- Neuf notes sur des questions d'Asie Centrale, T'oung Pao, 24, 1929, p. 201-265.

- Notes on Marco Polo, ouvrage posthume publié sous les auspices de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et avec le concours du CNRS, Imprimerie nationale, 1963.

Numérisé : http://dsr.nii.ac.jp/toyobunko/III-2-F-c-104/V-2/page/0011.html.en

 

Notes on Marco Polo (I, II et III)

 

Dunhuang

- Les grottes de Touen-Houang Paris, Librairie Paul Geuthner, 6 vol. :

   vol. 1 à 4 1920 , vol. 5 1921, vol. 6 1924.

   (avec des planches détaillées pour chaque grotte)

Vol. 1 (grottes 1 à 30) http://dsr.nii.ac.jp/toyobunko/VIII-5-B6-3/V-1/

Vol. 2 (grottes 31 à 72) http://dsr.nii.ac.jp/toyobunko/VIII-5-B6-3/V-2/

Vol. 3 (grottes 73 à 111) http://dsr.nii.ac.jp/toyobunko/VIII-5-B6-3/V-3/

Vol. 4 (grottes 111 à 120 N) http://dsr.nii.ac.jp/toyobunko/VIII-5-B6-3/V-4/

Vol. 5 (grottes 120 N à 146) http://dsr.nii.ac.jp/toyobunko/VIII-5-B6-3/V-5/

Vol. 6 (grottes 146 à 182) http://dsr.nii.ac.jp/toyobunko/VIII-5-B6-3/V-6/

- Bulletin Archéologique du Musée Guimet. Fascicule II. Asie Centrale et Tibet. Missions Pelliot et Bacot (Documents exposés au Musée Guimet), Librairie Nationale d'Art et d'Histoire G. Van Oest & Cie, Éditeurs, Paris et Bruxelles, 1921

- Catalogue des manuscrits chinois de Touen-Houang [Dunhuang] (Fonds Pelliot chinois[21]), Vol. 1 (n°s 2001-2500), BnF, 1970, 457 p.

Préface de Marie-Roberte Guignard, conservateur de la Section orientale du Département des manuscrits.

Numérisé : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k213897p/f3.item

 

- Les carnets de route 1906-1908 de Paul Pelliot, sous la direction de Jérôme Ghesquière, responsable des collections photographiques, musée des arts asiatiques Guimet, 2008, 488 p.

Un document exceptionnel enfin publié, article de Jean-François Jarrige, comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2008/152-3/pp. 1273-1282

https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_2008_num_152_3_92356

 

- Les manuscrits de Dunhuang numérisés du département des manuscrits, division orientale, de la BnF (Pelliot chinois et Pelliot tibétain). Total : 6 483.

Certains de ces manuscrits, concernant la vie quotidienne et souvent datés, permettent de mieux comprendre les conditions de vie de l’époque. Ainsi ce contrat de vente nu pu 奴僕 daté mai 923, d’un « esclave » chinois de dix ans nommé San nu 三奴 (Pelliot chinois 3573) :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b83054490.r=Pelliot%20chinois%203573?rk=85837;2

 


 

Bibliographie

 

- Maxime Guérin, Paul Pelliot, archéologue de l’extrême-Asie, Conflits, revue de géopolitique, 21.09.2019

https://www.revueconflits.com/maxime-guerin-paul-pelliot-linguiste-sinologue/

- Jean-Pierre Drège, Paul Pelliot, de l'Histoire à la légende, La lettre du Collège de France 2009/25, pp. 30-31 (colloque international des 2-3 octobre 2008 organisé au Collège de France et à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,  actes publiés par la Librairie de Boccard, 2013, 598 p)

https://journals.openedition.org/lettre-cdf/532

- Jean-Pierre Drège, Paul Pelliot, recenseur et polémiste, comptes rendus des séances de l’Académie des inscriptions et Belles-Lettres, Année 2008/152-3, pp. 1113-1129.

https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_2008_num_152_3_92333

- Philippe Flandrin, Les sept vies du mandarin français : Paul Pelliot ou la passion de l'Orient, Monaco/Paris, Éditons du Rocher, 2008, 255 p.

- Peter Hopkirk, Foreign Devils on the Silk Road, the Search for the Lost Treasures of Central Asia, Oxford University Press, 1984 (1st edition 1980).

 


 

À lire en complément

La compte rendu de la communication de Jean-François Jarrige à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, le 3 octobre 2008, sur l’apport de Paul Pelliot aux collections du musée Guimet et son rôle dans l’évolution du musée en un établissement consacré à l’histoire des civilisations asiatiques :
https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_2008_num_152_3_92331

 

 

 

[Cet article est basé sur les recherches effectuées pour un voyage en Chine « sur les traces de Paul Pelliot » qui devait avoir lieu quand a commencé l’épidémie de covid19 et qui est depuis lors repoussé aux calendes grecques. Il fait figure de voyage virtuel]

 

 


 


[2] Le journaliste Arnaud de la Grange en a d’ailleurs fait un personnage de roman : « Les Vents Noirs » (Lattes 2017).

[3] La ville a célébré le 140e anniversaire de sa naissance par une exposition Paul Pelliot dans le patio de l’Hôtel de ville (29 mai-2 juin 2018) : http://www.gis-reseau-asie.org/index.php/fr/monsieur-paul-pelliot-de-saint-mande

[4] Dans « Foreign Devils on the Silk Road », p. 178. Voir Bibliographie.
L’épisode est raconté avec un luxe de détails et des extraits du journal de bord de Pelliot par le journaliste Philippe Flandrin dans « Les Sept Vies du mandarin français » (Voir Bibliographie).

« L’épisode des Boxers » est en ligne :

https://souvenir-francais-asie.com/2013/09/27/paul-pelliot-les-sept-vies-du-mandarin-francais-philippe-flandrin/

Il n’est sûr, comme le prétend l’auteur, ni que le jeune homme ait « défendu l’Occident impérial » ni que « La Chine aura forcé son admiration ». C’est ainsi qu’est fabriquée la légende.

[5] Quartier situé, entre 1861 et 1949, entre la Cité impériale et les portes Qianmen (前门) et Hadamen (哈大门) et jouissant d’un privilège d’extraterritorialité comme les concessions de Shanghai et de Tianjin. Pendant la Rébellion des Boxers, il fut assiégé pendant 55 jours, avant que le siège soit levé par l’armée des Huit Nations, le 14 août.

[6] Art dont Jean-Pierre Drège donne de savoureux exemple dans son article « Paul Pelliot, recenseur et polémiste ». Voir Bibliographie.

[7] L’article est publié dans le BEFEO vol. IV, janvier-juin 1904, pp. 131-413, puis en tirage à part avec commentaires explicatifs dans le T’oung Pao, numérisé par Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3754489.image

[9] Mais aussi une première mission française, en 1892, celle de Dutreuil de Rhins qui avait fait l’acquisition à Khotan d’un manuscrit en kharoshti, écriture araméo-indienne utilisée sous le règne de l’empereur indien au 3e siècle avant J.C.

[11] Où, fixées sur le mur du musée d’ethnologie, elles ne purent être mises à l’abri et disparurent dans les bombardements alliés de Berlin pendant la guerre.

[12] Photos que l’on trouve numérisées sur un site qui leur est consacré :

https://photographyofchina.com/blog/charles-nouette

[13] Voir la description des deux sites, grottes et ruines, dans les « Notes sur l’Asie centrale » de Paul Pelliot :

https://www.persee.fr/doc/befeo_0336-1519_1906_num_6_1_4257

[14] Extraits de lettres des 5 et 27 novembre 1907 adressées à M. Senart se rapportant aux découvertes faites à Tumshuq : https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1907_num_51_1_71954

[15] Pelliot s’intéressa particulièrement à l’estampage, procédé technique dont il fit dans l’une de ses études un précurseur de l’impression xylographique, et donc de l’imprimerie en Chine.

Voir la communication de Jacques Gernet à l’Académie des Belles-Lettres en 2008 :
https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_2008_num_152_3_92332

L’ouvrage de Paul Pelliot « Les débuts de l’imprimerie en Chine » a été publié à titre posthume en 1953 :

Voir les œuvres posthumes : http://maisonneuve-edition.com/collections/coll_pelliot_oeuvres.htm#4

Il y traite des « classiques gravés sur pierre au Sseu-Tchouan » au chapitre 22.

[16] Voir : Répertoire des « Collections Pelliot A » et « B » du fonds chinois de la Bibliothèque nationale, par Paul Pelliot : https://www.jstor.org/stable/4526373

(deux listes des titres d’ouvrages rapportés en 1909 qui ne comportent ni les manuscrits de Dunhuang ni les estampages)

[17] Objets qui sont aujourd’hui au musée Guimet.

[18] Sir Aurel Stein, Ruins of Desert Cathay, Personal Narrative of Explorations in Central Asia and Westernmost China, pub. 1912 (Macmillan), reed. Dover Publications, 1989, 517 p.

[19] Et qui continue à être éditée aujourd’hui, par Brill :

https://brill.com/view/journals/tpao/tpao-overview.xml

[20] En conclusion de son article sur « Paul Pelliot et Dunhuang » :

https://heritage.bnf.fr/france-chine/fr/paul-pelliot-dunhuang-article

[21][21] Le Fonds Pelliot conservé à la BnF comporte les manuscrits rapportés d’Asie centrale par Paul Pelliot au début du 20e siècle. Il est divisé en « sous-fonds » en fonction des langues dans lesquelles ces textes sont écrits : sanskrit, tokharien, ouïgour, tibétain, chinois. Le fonds sanskrit (8e– 9e siècles) est considéré comme le plus ancien, voir : https://manuscripta.hypotheses.org/2944


 

     

 

 

 

 

 

     

 

 

 

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