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				Li Zhun 
				李准 
				1928-2000 
				
				Présentation 
				par 
				Brigitte Duzan, 21 novembre 2015   
					
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						Auteur prolifique de plus 
						d’une cinquantaine de nouvelles, de deux recueils 
						d’essais, mais aussi d’une vingtaine de scénarios 
						littéraires (电影文学剧本), Li Zhun fait partie des écrivains 
						dits paysans qui ont commencé leur carrière dans les 
						années 1940 et joui d’une grande popularité dans les 
						années 1950 et au début des années 1960. On a tendance à 
						les ignorer en bloc en considérant leurs œuvres comme 
						étant de faible qualité littéraire, mais il est dommage 
						de ne pas faire de distinctions. 
 Il y avait deux groupes principaux de ces écrivains 
						ruraux, avec des tendances artistiques différentes : le 
						groupe du Shanxi, autour de Zhao 
						Shuli (赵树理), et le groupe du Shaanxi, dont Liu 
						Qing (柳青). Les seconds voulaient dépeindre « les 
						personnages nouveaux d’un monde nouveau », avec un 
						certain idéalisme, mais un regard distancié, tandis que 
						Zhao Shuli et les écrivains du Shanxi étaient plus des
 |  | 
						
						 
						Li Zhun |  
				écrivains du terroir, soutenant le 
				processus de modernisation, mais cherchant à trouver les 
				éléments de progrès dans les traditions rurales mêmes, avec une 
				écriture faisant appel aux techniques traditionnelles de 
				narration. 
 Li Zhun est à part, comme Zhou Libo (周立波) 
				et 
				Hao Ran (浩然). Il est avant tout 
				auteur de nouvelles, genre privilégié dans les années 1950 car 
				permettant au mieux de capter la réalité et refléter la vie. Il 
				est l’un de ceux qui s’est exprimé sur le sujet, en particulier 
				lors des séminaires organisés au début des années 1950 par les 
				revues littéraires et l’Association des écrivains pour 
				promouvoir le genre (et définir en même temps la ligne 
				politique). Parallèlement, il a été un grand scénariste, et bon 
				nombre de films ont été tournés sur la base de ses nouvelles et 
				scénarios, l’un des plus célèbres étant sans doute « Li 
				Shuangshuang » (《李双双》), en 1962.
 
 Dure adolescence : famine et guerre
 
 De son vrai nom Li Tiesheng (李铁生), Li Zhun (李准) est né en 
				juillet 1928, dans une famille d’origine mongole, dans le bourg 
				de Matun (麻屯镇) de la préfecture de Luoyang, dans le Henan.
 
 La famine de 1942 au Henan
 
 Son grand-père, Li Zulian (李祖莲), et ses oncles, Li Mingzhao 
				(李明昭) and Li Mingshan (李明善), étaient instituteurs. Son 
				grand-père avait même réussi le premier niveau des examens 
				impériaux, le niveau xiucai (秀才). Son père, Li Mingxuan (李明选), 
				faisait du commerce et sa mère venait d’une famille de médecins. 
				Li Zhun était promis à un avenir confortable. Le destin en 
				décida autrement.
 
 A l’âge de six ans, en 1934, il entre à l’école primaire de 
				Matun, puis, à 13 ans, au collège de Changdai, un district de 
				Luoyang (洛阳县常袋镇). Mais…
 
 En 1942, alors qu’il a tout juste terminé sa première année de 
				collège, le Henan est frappé par une sécheresse catastrophique ; 
				elle déclenche une terrible famine dont les conséquences sont 
				aggravées par la guerre et l’inaction du Guomingdang 
				
				. 
				Pour y échapper, comme tant d’autres, la famille de Li Zhun fuit 
				à Xi’an. Pendant six mois, ils mènent là une existence misérable 
				de réfugiés. Quand ils reviennent chez eux, Li Zhun ne peut pas 
				revenir au collège, il étudie avec son grand-père, la 
				littérature ancienne, l’opéra traditionnel et la poésie 
				classique.
 
 Travail et lecture
 
 Comme il faut bien vivre, cependant, il entre l’année suivante 
				comme apprenti dans un entrepôt de sel de la gare de Luoyang. 
				Mais il n’abandonne pas pour autant ses lectures : à ses heures 
				de loisirs,  il emprunte des livres à une librairie de prêt, 
				grand mot pour ce qu’il a décrit comme « la boutique du sourd » 
				(“聋子书店”).
 
 Puis, deux ans plus tard, en 1946, il devient facteur à la poste 
				de Matun, tout en continuant à lire hors de ses heures de 
				travail. Mais là, il lit aussi les journaux qu’il est chargé de 
				distribuer, ce qui était la principale tâche d’un postier à 
				l’époque. En outre, ses tournées lui font connaître les familles 
				paysannes de la région, leur mode de vie, leurs différents 
				métiers. Il a dit à l’un de ses amis : « Je n’ai pas fait 
				d’études supérieures, c’est la vie des gens qui a été mon 
				université. » (“我没进过高等学校,社会生活就是我的大学。”). - une véritable 
				« université du peuple » (“人间大学”).
 
 
				
				Premiers 
				balbutiements littéraires 
				En 1947, à l’âge de 19 ans, il entre dans la troupe de théâtre 
				de Matun (麻屯戏剧团), troupe amateur où il entreprend d’apprendre 
				l’opéra chinois. Parallèlement, il publie dans un journal de 
				Luoyang le récit historique de la mort de Yuefei (岳飞), héros de 
				la dynastie des Song, et un essai sur les premiers journaux de 
				Chine (《中国最早的报纸》).
 
 En même temps, influencé par les idées des réseaux communistes 
				souterrains de Luoyang, il commence à lire des livres marxistes. 
				Mais il découvre aussi les premières nouvelles de
				Zhao Shuli, « Le mariage de Xiao 
				Erhei » (《小二黑结婚》) et « Les chants de Li Youcai » (《李有才板话》), très 
				populaires à l’époque. Zhao Shuli devient son mentor. Ses récits 
				éveillent en lui le désir d’écrire.
 
 En avril 1948, Luoyang est « libérée » ; Li Zhun est admis comme 
				employé à la banque Zhongzhou de l’Ouest-Henan (豫西中州银行), et 
				travaille en participant aux activités révolutionnaires. Alors 
				qu’il est promu chef comptable, il est transféré à l’école des 
				cadres de Luoyang comme professeur de chinois.
 
 
				Ecrivain 
				des campagnes dans la Chine populaire
 Voie interdite
 
 Il commence alors à écrire, au début des années 1950, et c’est 
				en 1953, à l’âge de 25 ans, qu’il commence à publier ses 
				premières nouvelles, dans le Quotidien du Henan : des nouvelles 
				qui ressemblent à des anecdotes, prises sur le vif – « La 
				belle-mère et sa bru » (《婆婆和媳妇》), « Une histoire de vente de 
				pastèque » (《卖西瓜的故事》), « Je n’ai pas retardé l’élection » 
				(《我没有耽误选举》).
 
 
					
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						On ne peut pas prendre 
						cette voie, la nouvelle,  
						publiée dans le Quotidien 
						du Henan (novembre 1953) |  | 
						Mais 
						c’est à la fin de l’année que sa carrière prend forme, 
						avec la nouvelle qu’il publie le 20 novembre dans le 
						quotidien et qui rencontre tout de suite un grand 
						succès, si bien qu’elle est éditée séparément en 
						décembre aux éditions du peuple du Henan (河南人民出版社) : 
						« On ne prend pas cette voie-là » (《不能走这条路》). 
 Li Zhun décrit une classe émergente de petits 
						propriétaires terriens qui ont reçu des terres quelques 
						années auparavant, lors de la réforme agraire, et qui, 
						maintenant qu’ils ont amassé un petit capital, ne 
						veulent pas
 |  
				perdre leurs 
				avantages et partager leurs biens ; ils sont même prêts à 
				racheter des terres à ceux qui ont moins bien réussi, et 
				s’opposent donc au mouvement de « coopération » que le 
				gouvernement tente de mettre en œuvre, en préambule à la 
				collectivisation. 
 C’est le cas, dans la nouvelle, du paysan Song Laoding (宋老定), 
				prêt à acheter la terre d’un autre villageois dont le petit 
				commerce a mal marché, et qui ne trouve d’autre solution pour 
				éponger ses dettes que de vendre le lopin de terre qui lui 
				revenu lors de la réforme. Bien sûr, Song Laoding sera convaincu 
				qu’il n’est pas dans la bonne voie, qu’ « on ne peut pas prendre 
				cette voie-là », et la nouvelle se termine dans la 
				réconciliation générale.
 
 La nouvelle de Li Zhun est à replacer dans le nouveau paysage 
				rural : jusque-là, dans le contexte de la réforme agraire, les 
				auteurs dépeignaient la chasse aux ennemis du peuple, 
				propriétaires féodaux ou traîtres nationalistes. Trois ans plus 
				tard, l’époque a changé, les directives aussi : les auteurs 
				dressent des galeries de portraits de villageois procommunistes 
				par nature, donc susceptibles d’être cooptés plutôt qu’éliminés, 
				et de participer au mouvement de collectivisation. Enthousiasmé 
				par le récit de Li Zhun, Mao ordonne de le diffuser dans tout le 
				pays. La nouvelle est encore rééditée le 26 janvier 1954 dans la 
				revue Littérature du peuple.
 
 
					
						| 
						
						 
						On ne peut pas prendre cette voie, le 
						film (1954) |  | 
						« On 
						ne prend pas cette voie-là » correspond parfaitement à 
						la nouvelle ligne idéologique, mais elle est en même 
						temps un portrait vivant et réaliste de la vie dans un 
						village à l’époque. Li Zhun est alors transféré à 
						Zhengzhou (郑州), la capitale du Henan, au bureau du 
						théâtre. Il adapte la nouvelle en livret de théâtre 
						huaju, publié en novembre 1954.
 Signe caractéristique, la nouvelle est aussitôt adaptée 
						au cinéma – c’est le premier scénario de Li Zhun ; le 
						film éponyme est réalisé dès
 |  
				1954 par Ying 
				Yunwei (应云卫) au studio de Shanghai, avec les grands acteurs du 
				studio, dont Wei Heling (魏鹤龄) dans le rôle de Song Laoding.
 Immersion dans la vie des campagnes
 
 Dès lors, Li Zhun prend ses sujets dans les grandes campagnes 
				politiques affectant les campagnes, mais pour en montrer les 
				répercussions sur la vie des paysans. Il suit la ligne 
				idéologique, mais en offrant des portraits vivants de la vie à 
				la campagne, vécus sur le terrain.
 
 
					
						| 
						En 
						août 1954, il part avec sa femme et ses quatre enfants 
						au village de Sima, dans le district de Xingyang 
						(荥阳县司马村) pour partager la vie des paysans. Il y 
						rencontre Zhao Shuli ; ils passent une dizaine de jours 
						ensemble, et nouent de profonds et durables liens 
						d’amitié.
 En 1955, Li Zhun est admis à la Fédération des lettres 
						du Henan. Il est un auteur consacré.
 
 Scénariste
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						Petite histoire d’un vieux soldat |  
				  
					
						| 
						
						 
						Une famille aisée |  | 
						A 
						partir de 1956, il poursuit son expérience 
						scénaristique. En décembre, il part dans le Dongbei, 
						comme envoyé spécial du Quotidien du peuple, pour 
						réaliser des interviews. Au Heilongjiang, il écrit deux 
						scénarios de films : « Petite histoire d’un vieux 
						soldat » (《老兵新传》), initialement publié en janvier 1958 
						dans la revue  Shouhuo (《收获》) et  « Une famille aisée » 
						(《小康人家》). 
						Le premier raconte l’histoire d’un ancien soldat, Lao 
						Zhan (老战), qui, en 1948, part dans les confins glacés du 
						Grand Nord pour défricher des terres vierges. Le 
						scénario est inspiré d’une histoire vraie, et le film, 
						réalisé par Shen Fu (沈浮), a rencontré un grand succès 
						quand il est sorti, en 1959, dans le contexte du Grand 
						Bond en avant. Il traduit bien l’enthousiasme de 
						l’époque.
 |  
				
 
				Petite histoire d’un vieux soldat   
				Le second film 
				a été réalisé par Xu Tao (徐韬) et tourné en 1958 au Studio de 
				Shanghai. L’histoire est tout aussi typique de l’époque : une 
				jeune femme, Liu Chunniu (刘春妞), va dénoncer sa belle-mère 
				qu’elle a vu cacher des céréales pour ne pas les livrer à la 
				commune ; les beaux-parents reconnaîtront leurs fautes…
 Li Shuangshuang
 
 
					
						| 
						C’est 
						alors que Li Zhun publie la nouvelle qui va lui assurer 
						une immense popularité, pour son sujet, mais plus encore 
						pour la verve populaire avec laquelle il est traité : « 
						Brève histoire de Li Shuangshuang » (《李双双小传》), publiée 
						en mars 1959, dans le numéro 3 de la revue Littérature 
						du peuple - en même temps qu’était publiée, aux 
						éditions Littérature du peuple, une édition révisée du
						« Chant de la jeunesse » (《青春之歌》) 
						de 
						Yang Mo (杨沫). 
						 
						L’histoire de Li Shuangshuang est à considérer dans le 
						contexte des débuts du Grand Bond en avant : c’est 
						l’histoire d’une jeune femme qui conquiert un statut 
						social à l’égal des hommes, peu ou prou, en faisant la 
						preuve de ses capacités d’innovation et d’ardeur au 
						travail, en un temps où le pays était lancé dans une 
						course à la productivité. En même temps, elle s’affirme 
						dans son ménage en gagnant le respect et l’amour de son 
						mari auquel elle prouve, comme au reste
 |  | 
						
						 
						Brève histoire de Li Shuangshuang |  
				du village, 
				que la création de cantines collectives libère des bras féminins 
				bien utiles pour le travail de construction socialiste, en 
				l’occurrence la réfaction du canal d’irrigation des champs du 
				village.
 
					
						| 
						
						 
						La femme-modèle Li Shuangshuang (Edition 
						illustrée) |  | 
						
						L’histoire de Li Shuangshuang est une histoire 
						d’émancipation féminine qui fait partie de l’idéalisme 
						de la période, idéalisme reflété dans la production 
						littéraire. C’est l’histoire du Grand Bond en avant vu 
						comme ce qu’il aurait pu être : un succès en termes 
						socio-culturels. Mais c’est aussi une galerie de 
						portraits paysans peints avec humour et réalisme. 
						 
						Le succès de la nouvelle entraîne son adaptation en 
						multiples lianhuanhua : on en compte une dizaine entre 
						1960 et 1964,
 |  
				édités par 
				diverses maisons d’édition dans tout le pays. En même temps, la 
				nouvelle est révisée pour  
					
						| 
						être 
						rééditée, la principale révision étant réalisée pour la 
						publication dans la revue Littérature du peuple de mars 
						1960, afin de tenir compte de l’évolution de la 
						situation économique, de la réalité sociale et de la 
						ligne politique. La suppression des cantines populaires, 
						sur lesquelles était basée une partie de l’histoire, 
						entraîne la nécessité de modifier la narration, en 
						remplaçant les cantines par les points de travail comme 
						preuve de l’ingéniosité innovante de Li Shuangshuang. De 
						même, dans le contexte des difficultés croissantes 
						d’approvisionnement, elle est créditée d’une invention 
						de « nouilles du Grand Bond », faites avec de la farine 
						de patates douces, substituée à la farine 
						 |  |   
						
						 
						Li Shuangshuang, lianhuanhua 1963 
						(d’après le film) |  
						de blé qui était 
				alors devenue rare. Elle devient membre du Parti, et participe à 
				une Conférence nationale de travailleurs modèles. 
						
				   
					
						| 
						
						 
						Li Shuangshuang, lianhuanhua septembre 
						1963  
						(avec des bulles) |  | 
						
						Une adaptation cinématographique est réalisée en 1962, 
						sur un scénario de Li Zhun lui-même, basé sur la version 
						révisée de la nouvelle 
						
						. 
						Après le pire de la Grande Famine, le Parti cherche à 
						regagner la confiance des campagnes et à insuffler un 
						nouvel élan aux paysans. En 1963, le prix des Cent 
						Fleurs est décerné au film, tandis que Li Zhun obtient 
						le prix du meilleur scénario, très apprécié, en 
						particulier, par Guo Moruo (郭沫若).   |  
				
				Consécration
 
 En 1960, Li Zhun devient membre du Parti, puis de l’Association 
				des écrivains. Du 22 juillet au 13 août, il participe à Pékin à 
				la 3ème assemblée plénière des représentants du monde des 
				lettres et des arts (中国文学艺术界代表大会). Mais c’est l’apogée d’une 
				époque, comme c’est l’apogée de sa carrière.
 
 En 1959, les Editions de la littérature et des arts ont organisé 
				un colloque sur le sujet fondamental : comment refléter les 
				contradictions au sein du peuple. Tandis que Zhao Shuli était 
				critiqué pour sa peinture en demi-teinte des politiques rurales 
				à partir de 1957, les écrits de Li Zhun comme ceux de Liu Qing, 
				plus « idéalistes », ou romantiques, recevaient un soutien 
				« directionnel ».
 
 Un retournement vers plus de réalisme a lieu en 1962. Mais la 
				Révolution culturelle empêche provisoirement toute publication 
				autre que les textes de Hao Ran.
 
				
				Après la Révolution culturelle
 
 Attaques et rééducation
 
 Pendant la Révolution culturelle, Li Zhun n’est pas épargné par 
				les attaques. En 1968, il est privé de ses droits d’auteur, et 
				est étiqueté membre des « cliques noires » (“黑帮分子”). Ses œuvres 
				sont interdites ; il est persécuté, puis envoyé dans un camp de 
				rééducation par le travail (劳改) à Zhoukou (周口), à l’est du 
				Henan.
 
 Le fleuve impétueux
   
				
				Pendant ces années à la campagne, il ne perd pas son temps. Il 
				observe la vie des gens autour de lui, note des histoires, écrit 
				des eulogies pour des paysans décédés. Il écrit surtout deux 
				courtes  pièces de théâtre qui sont jouées par des troupes 
				villageoises.  
				
				  
					
						| 
						
						La seconde, « Chronique de l’orme » (《榆树记》), 
						est l’ébauche du scénario du film « Le fleuve 
						impétueux » (《大河奔流》), 
						initialement écrit en 1975, après une enquête à 
						l’embouchure du fleuve Jaune début 1974, puis le long du 
						fleuve, sur les deux rives, de mars à mai 1975. Mais Li 
						Zhun en a écrit une seconde version après la chute de la 
						Bande des quatre en 1976, et ce n‘est qu’en 1978 que le 
						film peut être réalisé : coréalisé au studio de Pékin 
						par Xie Tieli et Chen Hua’ai  |  | 
						
						 
						Zhang Ruifang dans Le fleuve impétueux |  
				
				(谢铁骊、陈怀皑), 
						il sort en 1979, après une longue année de tournage.
						 
				  
				
				Il est en deux parties, la première étant consacrée à l’histoire 
				du fleuve avant 1949, et la seconde à son histoire après la 
				Libération. La première partie commence par une séquence 
				spectaculaire : la gigantesque inondation provoquée par la 
				décision de Chang Kaichek de rompre les digues du fleuve Jaune 
				près de Zhengzhou, en juin 1938, pour tenter de stopper l’avance 
				rapide des forces japonaises, ce qui déclenche en même temps une 
				hécatombe humaine : environ huit cent mille morts et une 
				douzaine de millions de réfugiés 
				
				
				. 
				
				  
				
				Parmi ces réfugiés figure l’héroïne du film, Li Mai (李麦)
				
				
				, 
				qui prend une part active à la lutte à la fois contre les 
				Japonais et contre le Guomingdang.  
				
				  
				
				La seconde partie du film montre les efforts du Parti, une fois 
				au pouvoir, pour contrôler les débordements du fleuve. 
				Contrairement à ce qu’ont fait les nationalistes, alors que 
				menace une inondation, Zhou Enlai fait inspecter les lieux, 
				évacuer la population, et renforcer les digues. Le message est 
				clair. En même temps, c’est la première fois que, dans un film 
				chinois, Mao Zedong et Zhou Enlai apparaissent à l’écran, mais 
				il faut noter – et les spectateurs l’ont tout de suite remarqué 
				à l’époque - que l’image glorifiée est celle Zhou Enlai, non 
				celle de Mao.  
				
				   
					
						| 
						
						 
						Le fleuve Jaune coule vers l’est (les 
						deux tomes, édition fin 1979) |  | 
						
						Le film a eu un accueil mitigé, mais Li Zhun a élargi 
						son histoire pour en faire un très long roman qui, lui, 
						a eu un grand succès, tant populaire que critique 
						puisqu’il a été lauréat du second prix Mao Dun, en 1985.
						   
						
						Le titre du roman accentue l’aspect symbolique du 
						fleuve et du récit : « Le  |  
				
				fleuve Jaune coule vers l’Est » (《黄河东流去》). 
				C’est un roman-fleuve en deux tomes, cinquante-trois chapitres, 
				une introduction, une conclusion et une postface de l’auteur, 
				dans laquelle il explique la genèse de l’œuvre et le sens du 
				message qu’il veut transmettre (我想告诉读者一点什么). 
				
				  
					
						| 
						
						La première partie, explique-t-il, a été terminée en 
						juin 1979, mais la seconde n’a été achevée que pendant 
						l’été 1984. L’une des raisons est qu’il était fatigué, 
						et qu’il en a profité pour réfléchir, ce qui a entraîné 
						des modifications du texte.    
						
						En outre, il a entre-temps écrit des scénarios de cinéma 
						et quelques nouvelles, dont « Wang Jieshi » (《王结实》) qui 
						a été couronnée du prix national de la meilleure 
						nouvelle courte en 1981 et a également été couronnée du 
						prix  |  | 
						
						 
						Réédition après le prix Mao Dun, avec Li 
						Zhun à l’époque |  
				
				du Coq d’or. Mais sa santé se détériore après 1985 et il n’écrit 
				plus guère. 
				
				  
				
				
				Dernières années 
				
				Après sa réhabilitation, en 1980, il est allé s’installer à 
				Pékin. En 1990, il est nommé bibliothécaire du Musée de la 
				littérature chinoise moderne, et occupe ensuite diverses 
				positions honorifiques
 
 Il meurt le 2 février 2000 à Pékin.
 
 
 
				
				  
				
				
				Scénarios 
				
				
				  
				
				
				Années 1950-70  
				
				1958 Une famille aisée 
				《小康人家》  Xu Tao 徐韬 
				
				1959  Nouvelle histoire d’un vieux soldat 
				《老兵新传》  
				
				Shen Fu 沈浮 
				
				1962  Li Shuangshuang 《李双双》  Lu 
				Ren鲁韧 
				
				1978  Le fleuve impétueux 
				《大河奔流》 
				 Xie 
				Tieli /Chen Hua’ai 
				谢铁骊/
				
				陈怀皑 
				
				
				  
				
				
				Années 1980-90  
				
				Quatre scénarios pour des films de Xie Jin 
				谢晋 : 
				
				1983  Le gardien de chevaux 
				《牧马人》             
				 
				
				1984 
				
				 Couronnes 
				funèbres au pied de la montagne 
				《高山下的花环》 
				
				1992  Bell of Purity Temple 
				《清凉寺的钟声》
				 
				
				1993  Le vieil homme et son chien 
				《老人与狗》   
 
				
				 Traductions
 
 En anglais
 “Not that Road” and Other Stories”, dont “Li Shuanshuang”, 
				Beijing, Foreign Language Press, 1962.
 “The Story of Li Shuangshuang”, version abrégée traduite par 
				Tang Sheng, Chinese Literature, juin 1960.
 
 
 
				
				  
				
				Lianhuanhua   
				Li 
				Shuanshuang : Une dizaine d’éditions illustrées et adaptations 
				en lianhuanhua entre 1960 et 64 
				
				
				
				http://wx.shenchuang.com/article/2015-09-28/1196417.html   
				Le plus 
				célèbre est sans doute celui de 1964 illustré par He Youzhi 
				(贺友直), avec un texte de Lu Zhongjian (陆仲坚).  
				
				
				
				http://blog.sina.com.cn/s/blog_49d1472e01000avb.html 
				
				      
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