Auteurs de a à z

 
 
 
     

 

 

Li Zishu 黎紫书/黎紫書

Présentation

par Brigitte Duzan, 7 mars 2022

 

Li Zishu (黎紫书/黎紫書) est une écrivaine sinophone malaisienne qui fait partie de ce qu’il est convenu d’appeler la littérature mahua. Depuis 1995, elle a publié plusieurs recueils de nouvelles et d’essais ainsi que deux romans qui se distinguent par un style original et une construction sophistiquée. On n’a malheureusement que très peu de traductions en anglais, et aucune en français.

 

Une vie à Ipoh

 

Li Zishu - nom de plume de Lin Baoling (林宝玲) - est née en 1971 à Ipoh (怡保), dans l’Etat de Perak, au nord de Kuala Lumpur. Ipoh n’était encore qu’un petit village dans les années 1880 lorsque la découverte de vastes gisements d’étain en ont fait en une quinzaine d’années la deuxième ville de la Fédération des Etats malais.

 

Li Zishu (photo Sin Chew Daily, 2019)

L’épuisement des gisements et l’effondrement des prix de l’étain dans les années 1970 ont entraîné son déclin, mais la ville a retrouvé de l’animation récemment grâce aux touristes, attirés par les vestiges de son passé colonial. C’est là que Li Zishu a passé toute sa vie, et c’est là que se déroulent bon nombre de ses récits, dont son premier roman.  

 

À la fin de ses études secondaires en 1989, Li Zishu est entrée directement dans la vie active, passant d’un petit boulot à un autre, de vendeuse de chaussures à maîtresse d’école. Puis, un jour, elle a répondu à une petite annonce d’un journal qui demandait des reporters. Elle y est devenue journaliste pendant deux ans, jusqu’à ce que le journal disparaisse.

 

Elle a ensuite travaillé douze ans au bureau d’Ipoh du Sin Chew Daily (Xingzhou Ribao 星洲日報), le principal journal en chinois de Malaisie, journal qui décerne un important prix littéraire, le prix Hua Zong (花縱文學獎), dont elle a été plusieurs fois lauréate [1]. Elle a eu l’occasion de faire des séjours en Chine Continentale, en Angleterre, en Allemagne et aux Etats-Unis, mais elle continue de vivre et d’écrire en Malaisie qui reste sa principale source d’inspiration : inspiration née du terrain et de la réalité, non d’une idée soudain apparue comme pur fruit de son imagination, a -t-elle souligné dans une interview au Sin Chew Daily [2].

 

Elle a commencé à écrire pendant les années 1990, alors qu’elle était encore journaliste, et par écrire des mini-nouvelles (weixing xiaoshuo 微型小说) dont l’une lui a valu un premier prix en Malaisie en 1995. Mais c’est une nouvelle qui lui vaut un début de notoriété quand lui est décerné le prix littéraire du journal taïwanais Lianhebao (聯合報) en 1996 : « Un cauchemar d’asticots » (蛆魇).

 

Mini Li Zishu

 

La Porte du Paradis

 

L’année 1999 marque un tournant dans ses publications. Elle publie, en Malaisie, un recueil de mini-nouvelles intitulé « Mini Li Zishu » (微型黎紫書). Parallèlement, elle publie aussi son premier recueil de nouvelles, « La Porte du Paradis » (天國之門), à Taiwan. Elle a ensuite publié quatre autre recueils de mini-nouvelles, des recueils de nouvelles et d’essais et deux romans, en Malaisie et à Taiwan, et aujourd’hui également en Chine continentale.

 

Parmi les écrivain.es mahua, elle est l’une des rares, surtout dans sa génération, à ne pas avoir fait d’études universitaires à Taiwan [3]. Elle est de la génération qui, contrairement à la précédente, n’a plus de lien avec la Chine continentale, plus d’origine culturelle. Elle refuse la couleur locale, tout en restant profondément ancrée dans la vie malaisienne. Autre caractéristique distinctive, elle a vécu dans un environnement cantonais, Ipoh étant une ville où l’on parle cette langue, et elle l’a utilisée dans ses écrits, à l’opposé d’un Li Yongping (李永平), par exemple, qui recherchait la pureté originelle de la langue chinoise. Li Zishu privilégie le vernaculaire, et un vernaculaire polyphonique.

 

Bien que privilégiant le quotidien, elle a cependant beaucoup réfléchi et écrit sur l’histoire, l’histoire malaisienne récente, entourée de mystère, de tabous et de non-dits ; si elle ne l’a pas elle-même vécue, c’est une histoire qui pèse sur le présent comme une de ces ombres du passé que l’on cherche à exorciser. Et parmi ces ombres figurent en particulier celles du Parti communiste de Malaisie et des émeutes de 1969.

 

L’impossible mémoire du passé

 

L’histoire impossible du Parti communiste de Malaisie

 

En 1998, elle a réalisé une interview secrète de l’ancien leader du Parti communiste de Malaisie, Chen Ping (陳平), décédé ensuite en 2013. Les Britanniques avaient fait courir le bruit que le Parti tentait de prendre le pouvoir ; semant la peur dans la population et attisant la haine contre la population chinoise, cela a constitué l’une des principales causes des tensions ethniques qui ont dégénéré en 1969. Le Parti a déposé les armes en 1989, mais beaucoup d’écrivains malaisiens sinophones ont écrit sur son histoire, dont Ng Kim Chew (黄锦树), mais aussi Li Zishu.

 

Elle a écrit plusieurs nouvelles sur le sujet, à commencer par « Voyage de nuit » (Ye xing夜行) en 1998, puis « La peste de montagne » (Shan wen山瘟) et « Snapshots of Chow Fu » en 2000. Son intérêt pour le Parti et son histoire s’est poursuivi jusqu’à la publication en 2005 de la nouvelle « Éclipses en héritage » (七日食遺). Elle y relate la disparition de l’héroïsme et la fin de la grande saga nationale. Chez elle, les prétendus héros révolutionnaires ne sont pas héros d’une magnifique épopée ; ils ne dominent pas l’histoire mais en sont les victimes, sans pouvoir contrôler leur destin. S’il y a dans ses récits une distanciation de l’histoire du Parti, cependant, c’est surtout parce qu’elle s’attache avant tout à peindre la vie des gens ordinaires qui n’est normalement qu’en toile de fond.

 

Écrite sous la forme d’un pseudo-reportage, et partiellement en cantonais, la nouvelle « Snapshots of Chow Fu », en est un exemple. Si elle est inspirée, pour la forme, de la nouvelle de 1999 de Wong Bik-wan (黄碧云) « Portraits de femmes martyres » (《烈女图》), elle reflète surtout l’expérience personnelle de l’auteure ; elle se passe dans la ville d’Ipoh. Une journaliste enquête sur la mort mystérieuse d’une femme légendaire qui était membre du MCP en interviewant onze personnes dont ses proches, mari, amant, fils adoptif, ami d’enfance, etc. Mais la journaliste n’apparaît pas, seules se croisent les différentes voix, avec un « effet Rashômon » : chacune a sa propre version de l’histoire. Cette construction éclatée est une manière de questionner l’histoire plus que d’en faire un récit qui se voudrait authentique. Les personnes interrogées elles-mêmes, qui ont leur quotidien à assurer, ne sont pas désireuses de revenir sur un passé révolu et incertain.

 

L’Eden enfui

  

Adieu au passé 

 

L’Âge des adieux

 

Ce talent de brouiller la mémoire du passé par la construction même du récit se retrouve, de manière bien plus sophistiquée et complexe, dans le premier roman de Li Zishu, paru en 2010 : « L’Âge des adieux » (《告别的年代》) [4]. Li Zishu se place ici au lendemain des émeutes du 13 mai 1969 sans essayer d’en faire l’histoire, mais en illustrant au contraire l’impossibilité de le faire.

 

Comme dans la plupart des cas d’émeutes et massacres sanglants constituant un trauma historique dans un contexte de crise nationale, ces émeutes n’ont jamais été élucidées et ont donné lieu à une narration officielle devenue lettre d’évangile, les critiques s’attachant essentiellement aux politiques qui en sont nées. Si certaines initiatives se sont récemment attachées à nuancer le discours officiel, en particulier en enregistrant la mémoire des survivants, c’est surtout la fiction –

 après la poésie dans un premier temps - qui aborde la question, en luttant contre la « fictionnalisation » de l’histoire dans la narration officielle.

 

Li Zishu s’intéresse à la mémoire des événements, s’agissant d’une mémoire transmise par la génération précédente qui a elle-même vécu les événements – c’est une « mémoire postérieure » au sens de la « postmemory » de Marianne Hirsch : une mémoire toujours vive en termes d’impact affectif, mais s’éloignant de la lamentation poétique des premiers témoins pour créer une narration personnelle possédant sa propre authenticité. En même temps, c’est une narration en termes féminins s’opposant par là-même à celle, masculine, de la narration nationale.

 

« L’ Âge des adieux » se passe dans la ville de Xibu (锡埠), littéralement « le quai [port] de l’étain », alias Ipoh. Le roman débute à la page 513, signifiant implicitement que l’histoire commence le 13 mai. Il se déroule ensuite sur trois niveaux narratifs apparemment indépendants, mais en fait liés entre eux :

- Le personnage principal, Du Li’an (杜丽安), lit un roman intitulé « An Age of Farewell », sans doute, selon la mère, écrit par son père, qu’elle n’a pas connu.

- Le deuxième niveau narratif est constitué par le roman que lit cette première Du Li’an : l’histoire de Du Li’an, préposée à la vente des billets dans le théâtre de la ville ; attaquée par un fou le 13 mai 1969, elle est sauvée par Gangbo (钢波), le chef d’une bande de gangsters. Elle accepte ensuite de devenir sa seconde épouse.

- Au début du roman n°2, Du Li’an est en train de lire un roman également intitulé « An Age of Farewell », seul

 

Sauvage Bodhisattva

roman qu’elle ait jamais lu de sa vie. Ce roman n°3 a apparemment été écrit par une femme écrivant sous le pseudonyme de Shaozi (韶子). Mais ce pourrait être une vendeuse de rue nommée Du Li’an qui est morte d’un infarctus à l’âge de 35 ans.  

 

Cette troisième strate narrative occupe la seconde partie du roman n°2, mais les histoires de Shaozi sont contées par un critique littéraire du nom de Di Si Ren (第四人), « le quatrième homme », qui a passé sa vie à faire des recherches sur Shaozi. En d’autres termes, ce que lit la première lectrice est la narration du « quatrième homme ». Mais, pour plus encore brouiller les pistes, il apparaît que Shaozi est une jeune écrivaine précoce qui a publié une novella intitulée « L’homme gaucher qui a perdu l’hémisphère gauche de son cerveau » (《失去右腦的左撇子》)…

 

La construction narrative est ainsi extrêmement sophistiquée. C’est la première caractéristique que l’on en retient, mais elle a une signification symbolique. Au début du roman (pp. 523-526), Li Zishu décrit le livre que « tu » trouve dans la plus ancienne bibliothèque de la ville : un livre épais, sans couverture, sans indication ni d’auteur ni d’éditeur, commençant à la page 513, et situé dans un coin sur une étagère à côté du rayon « Histoire/Mémoires », dans la catégorie « Autres ».

 

Les années nous qui restent

 

Les personnages du second roman ont été marqués par les événements du 13 mai. Du Li’an rompt avec son compagnon Ye Liansheng (葉蓮生) après avoir été sauvée par Gang Bo. Ce Ye Liansheng est un activiste de gauche arrêté le 13 mai. Les événements sont cruciaux pour Du Li’an qui abandonne une vie de misère liée à la lutte politique pour se placer sous la protection d’un personnage représentant la force physique liée à la richesse capitaliste : Gang Bo s’est enrichi grâce à l’argent gagné au sein d’une société secrète chinoise. Du Li’an elle-même économise assez d’argent pour pouvoir acheter un restaurant, puis une maison, avant que Gang Bo soit éjecté de la société secrète et en vienne à dépendre d’elle. Mais elle se lie alors avec Ye Wangsheng (葉望生), le frère jumeau de son premier compagnon – figure emblématique de la course à l’argent et au pouvoir post-69. Cependant, Du Li’an reste insatisfaite car elle ne peut avoir d’enfant ; après nombre de péripéties, elle finit par adopter le fils de Wangsheng…

 

Les trois niveaux narratifs se recoupent peu à peu quand on devine les liens entre Du Li’an, Shaozi et les autres personnages, ainsi que leurs identités, tandis qu’émerge la véritable narratrice, manipulatrice de toutes ces narrations. La première Du Li’an, lectrice en quête de son passé, se fatigue finalement du roman et va le rendre à la bibliothèque, signifiant le renoncement à sa recherche.

 

La construction narrative alambiquée du roman est emblématique de la difficulté à conter cette histoire et de la nécessité de dire « au revoir » au 13 mai, comme le titre l’indique, afin de continuer à vivre. Mais l’épilogue ajoute un élément critique supplémentaire : une écrivaine chinoise également nommée Du gagne un prix littéraire international pour son roman « Adieu » sur l’histoire de sa famille, écrit en anglais. « Adieu » est célébré – ironiquement - comme le grand roman national témoignant du succès de la politique multiculturelle de la Malaisie, dans une ère de littérature globalisée…

 

Le roman de Li Zishu a obtenu à Hong Kong le prix de « recommandation des experts » (专家推荐奖) lors de la quatrième édition du prix littéraire du Rêve dans le pavillon rouge (红楼梦文学奖 ).

 

Retour à la trivialité du quotidien

 

Publié dix ans plus tard, en 2020, son deuxième roman, dont le titre pourrait être rendu par « Un monde ordinaire » (Liusu di《流俗地》), s’éloigne de la métafiction complexe du premier pour revenir vers un style réaliste (写实主义) qui n’évite pas la violence, mais en accordant une attention plus particulière à la violence latente ou chronique au quotidien, et en particulier pour les femmes. Selon Chen Sihe (陈思和), si le point fort de « L’Âge des adieux » est la construction narrative, l’aspect le plus important d’ « Un monde ordinaire » est le caractère atmosphérique de la narration, qui se déroule de manière plus abstraite, avec des blancs, comme dans la tradition chinoise, laissant l’espace nécessaire à la réflexion. En un sens, c’est un roman de la maturité [5].

 

Il a pour personnage principal une jeune aveugle du nom de Yinxia (银霞) et se passe dans les couches les plus

 

Liusu di, éd. de Malaisie

pauvres d’une petite ville malaisienne (calquée sur la ville natale de l’auteure) dans les années 1960 et 1970. Parce que Yinxia est née aveugle, elle ne connaît pas les différences de couleur de peau, elle est immune aux stéréotypes et les difficultés ne brisent pas sa détermination de rechercher un monde meilleur. Elle est immergée dans un univers où cohabitent des éléments culturels et religieux indiens et malais qui viennent se mêler aux coutumes chinoises. Li Zishu elle-même dit s’entendre très bien avec les deux Malais de sa rue avec lesquels elle nourrit chaque jour les chats sauvages qui y vivent.

 

En même temps, si Yinxia subit toutes sortes de vicissitudes, son histoire n’est pas totalement tragique, elle est réaliste, conforme au côté noir de l’existence, mais en tant que réserve d’énergie. Du fond de l’obscurité surgit le vieux maître qui va non la sauver, mais lui apporter le réconfort. Li Zishu a dit que quand elle a écrit cette histoire, son pinceau est devenu naturellement chaleureux. Et cette chaleur est celle de la société des gens humbles dans leur vie ordinaire.

 

Une foule de mini-nouvelles aussi

 

Il faudrait aussi découvrir les mini-nouvelles de Li Zishu dont elle a continué à écrire des recueils entiers depuis 1995. C’est une lecture apparemment plus légère que ses romans, mais chacun de ses récits à sa propre saveur et souvent une symbolique plus profonde qu’il n’y paraît. C’est d’ailleurs là ce qui fait une grande partie de l’attrait de ce genre littéraire concis et exigeant.

 

Il suffira ici d’en donner un exemple : la nouvelle « Chemin de retour » (《归路》) du recueil « En bref » (《简写》) écrit alors qu’elle était à Pékin. Elle y raconte l’histoire d’un vieil homme qui arrive tous les matins au poste de police près de chez lui pour y déclarer une perte : une fois, c’est un arbre de sa rue dont il déplore la disparition, une autre fois c’est l’odeur du porc qu’il ne retrouve plus, et les disparitions se succèdent, le livret de céréales de la famille, la vieille boutique au coin de la rue, le rempart de la ville, et le petit parc à l’est où il allait se promener… et puis un jour le vieil homme lui-même a disparu.

 


 

Principales publications en chinois

(Malaisie, Taiwan et Chine continentale)

 

Recueils de mini-nouvelles

1999 (Malaisie)  Mini Li Zishu 《微型黎紫书》

2006 (Malaisie) / 2010 (Taiwan) Curieuse coïncidence 《无巧不成书》

2009 (Malaisie et Taiwan) En bref 《简写》

2010 (Chine continentale) Retour de la reine au château 《女王回到城堡》

2017 (Malaisie et Chine continentale) Les années nous qui restent

                                                      《余生——黎紫书微型小说自选集      

 

Recueils de nouvelles

1999 (Taiwan)     La Porte du Paradis 天國之門

2000 (Taiwan)     La Peste des montagnes 《山瘟》

2005 (Chine cont.) L’Eden enfui《出走的乐园》

2011 (Taiwan)/ 2013 (Chine cont.)  Sauvage Bodhisattva 《野菩萨》

2014 (Taiwan)     En cours, à suivre 《未完待续》

 

Romans

2010 / 2012 L’Âge des adieux《告别的年代》

      [2010 Taiwan, 联经出版社 / 2012 Chine continentale, 新星出版社]

2020 / 2021 Liusu di 《流俗地》

[2020 Malaisie, 马来西亚有人出版社/ Taiwan, 麦田出版社

                 2021 Chine continentale, éd. d’Octobre 北京十月文艺出版社

 

Essais

2008 (Malaisie)  Chronologie bousculée《因时光无序》

2012 (Taiwan) / 2016 (Chine cont.)  Arrêt sur image (essais photographiques) 暂停键

 


 

Traductions en anglais

 

Nouvelles

- The Northern Border 国北边陲, trad. Joshua Dyer, Pathlight, Summer 2014.

À lire en ligne : https://paper-republic.org/pubs/read/the-northern-border/

- Unfinished – To Be Continued 未完待续, trad. Nick Rosenbaum, Peregrine – an English Companion to Chutzpah Magazine, Oct. 2012 + Chutzpah! New Voices from China, Sept. 2015.

- Rainless Town – Monologue, trad. Joshua Dyer, AAWW (Asian-American Writers’ Workshop) Transpacific Literary Project The Margins, Dec. 2017.

À lire en ligne : https://aaww.org/rainless-town-monologue/

- Notice of Closure 结亚通知, trad. Sue Yen Leong, Asia Literature Project YOMU, Dec. 2021.

À lire en ligne : https://jfac.jp/en/culture/features/f-yomu-malaysia-li-zi-shu/

Texte original chinois : https://jfac.jp/assets/uploads/sites/3/2021/12/Notice_of_Closure_zh.pdf

 


 

Bibliographie 

 

- Narrating the racial riots of 13 May 1969: gender and postmemory in Malaysian literature, article de Show Ying Xin (蘇穎欣), South East Asia Research, vol 29, 2021.2.

Étude des romans de trois écrivaines malaisiennes contemporaines nées après 1969 ; d’origines ethniques différentes, elles proposent leur propre narration des événements, Li Zishu étant la seule sinophone, les deux autres étant de langue malaise et tamoule mais écrivant en anglais et publiant aux Etats-Unis, ce qui pose tout de suite la politique de la langue, ainsi que le genre, au centre des questions concernant la littérature, la communication et l’identité. Dans un pays défini comme celui des « bumiputra » (les fils du sol), où l’identité nationale s’articule en termes masculins autant que raciaux et religieux, quelle est la place réservée aux « bumiputeri », les filles du sol » ?

À lire en ligne : https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/0967828X.2021.1914515

 

- The Generation of Postmemory, Marianne Hirsch (Columbia University), Poetics Today, 2008 / 29.1, pp. 103-128. Article disponible en ligne.

[« Postmemory » describes the relationship of the second generation to powerful, often traumatic, experiences that preceded their births but that were nevertheless transmitted to them so deeply as to seem to constitute memories in their own right. Focusing on the remembrance of the Holocaust, this essay elucidates the generation of postmemory and its reliance on photography as a primary medium of transgenerational transmission of trauma. Identifying tropes that most potently mobilize the work of postmemory, it examines the role of the family as a space of transmission and the function of gender as an idiom of remembrance.]

 

- Sur Li Zishu : Sinophone Malaysian Literature, Not Made in China, Alison M. Groppe, Cambria Press, World Sinophone Series, 2014. Chapitre 7.

 

- Beyond Cantonese: Articulation, Narrative and Memory in Contemporary Sinophone Hong Kong, Singaporean and Malaysian Literature, article de Ngan Li Ling. Mémoire de master, université d’Alberta, printemps 2019.

À lire en ligne : https://era.library.ualberta.ca/items/20766212-dc98-42a8-a0ea-05736a56aae2/view/1941dd8a-2471-4553-8566-0f7322e62308/Ngan_Li%20Ling_201904_MA.pdf

Le cas de Li Zishu est étudié à partir de l’analyse de sa nouvelle « Snapshots of Chow Fu », montrant comment l’utilisation du cantonais engendre une crise mémorielle et le rejet du devoir de mémoire concernant le Parti communiste de Malaisie.


 

 


[1] Principal journal en chinois hors de Chine continentale, largement diffusé sous divers titres en Asie du Sud-Est, jusqu’en Thailande, au Cambodge et en Indonésie, le journal décerne le principal prix littéraire de Malaisie : le prix Hua Zong (花縱文學獎), créé en 1991. Il décerne aussi un prix international à des écrivains écrivant en chinois, avec des lauréats prestigieux comme Yan Lianke (阎连科) et Wang Anyi (王安忆), ce qui contribue à créer un lien entre les écrivains sinophones malaisiens et chinois.

C’est ainsi, par exemple, qu’à l’occasion de la sortie du deuxième roman de Li Zishu a été organisée à Pékin une rencontre entre Wang Anyi, Chen Sihe (陈思和), Zhai Yuejun (professeur à l’université du Zhejiang) et Li Zishu : https://min.news/en/culture/f80b8495e86426eb4564183d8208041a.html

[3] Mais elle est invitée à des séminaires et résidences d’artistes et d’écrivains d’universités étrangères.

Ainsi, en avril-mai 2017, elle a été écrivaine en résidence à l’Université baptiste de Hong Kong (HKBU) dans le cadre de l’Atelier international d’écriture créative de l’université. Pendant sa résidence, elle a donné deux conférences, l’une sur le thème « Book in the Mirror : Fiction in the Fictionalities » et l’autre sur « Le dilemme de l’existence ».

[5] 如果说《告别的年代》重要的看点在叙事,《流俗地》重要的看点在一种气象,这是很有气象的一部小说,用比较抽象的说法就是很大气,它的内容没有《告别的年代》那么复杂,但是这个故事发展当中有很多空白,就像中国传统留白,读起来有很多思考的余地,很多回响,所以我觉得紫书这部小说写得更好更成熟。

(Propos tenus lors de la rencontre avec Wang Anyi et Li Zishu, voir note 1).

 

 

     

 

 

 

 

 

     

 

 

 

© chinese-shortstories.com. Tous droits réservés.