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« Le Puits » de Lu Wenfu : réflexion sur l’histoire et le destin des femmes en Chine

par Brigitte Duzan, 8 décembre 2025

 

« Le Puits » (Jǐng《井》) est l’une des novellas (zhongpian xiaoshuo 中篇小说) les plus connues de Lu Wenfu (陆文夫) après « Le Gastronome » (《美食家》) : initialement parue en avril 1985 dans le 3ème numéro de la revue Écrivains de Chine (《中国作家》杂志), elle marque l’apogée de son œuvre de fiction avec « Le Diplôme » (Bìyè le《毕业), autre novella parue la même année. Elle a été rééditée en 1986 dans le deuxième tome des « Souvenirs des gens des ruelles » (《小巷人物志》).

 

 

Souvenirs des gens des ruelles 

 

 

Peintures de la réalité urbaine dans son rapport à l’histoire, ces œuvres – et tout particulièrement « Le Puits » – s’inscrivent doublement dans l’histoire littéraire chinoise : illustrant le véritable âge d’or de la novella chinoise qu’ont été les années 1980 (上世纪80年代, 中篇小说最风行的年代), elles sont en même temps des œuvres représentatives du mouvement littéraire dit de « recherche des racines de la culture urbaine » (“城市文化寻根”) – volet urbain du courant de « recherche des racines » (寻根文学) autour de Han Shaogong (韩少功) et de A Cheng (阿城). Les ruelles de Suzhou si bien dépeintes dans « Le Puits » et autres textes de Lu Wenfu apparaissent comme le pendant des allées de Shanghai sous la plume de Wang Anyi (王安忆) et des hutongs de Pékin sous celle de Deng Youmei (邓友梅) ou de Liu Xinwu (刘心武). Ce sont des écrivains qui s’attachent à revenir aux « racines » pour dépeindre en profondeur les sentiments et coutumes du peuple, avec un sens aigu du poids de l’histoire  (shìjǐng mínqíng 市井民情).

 

Écrit sur une période de près de deux ans, entre début 1983 et son point final en avril 1985, « Le Puits » reflète en outre, implicitement, les remous d’une période d’ouverture encore incertaine, marquée par une véritable « fièvre culturelle » (文化热), justement à partir de 1984[1]. Sa genèse participe ainsi de l’intérêt de l’œuvre.

 

§  « Le Puits » : genèse (1983-1985)

 

Lu Wenfu a commencé à écrire une nouvelle sur ce sujet pour un concours littéraire organisé en 1983 pour le lancement de la revue Romanciers (Xiaoshuo jia《小说家》) par les éditions des Lettres et des arts des Cent Fleurs (百花文艺出版社). La nouvelle était intitulée « Par la fenêtre » (《窗外》). Mais il n’a pas réussi à la terminer avant la date du concours. Il a donc ensuite repris le texte et a commencé à le réécrire pour en faire un zhongpian, en changeant le titre, qui est alors devenu « Le Puits » (《井》).

 

Ce début des années 1980 était une période d’intense activité éditoriale ; beaucoup de revues qui avaient été obligées de cesser leurs publications pendant la Révolution culturelle renaissaient peu à peu de leurs cendres. C’était en particulier le cas de celle éditée par l’Association des écrivains, Écrivains de Chine (《中国作家》), qui travaillait pour relancer la revue, avec un premier numéro prévu pour début 1985. Les revues se disputaient les auteurs dans un climat d’intense concurrence. Lu Wenfu était très célèbre, surtout après « Le Gastronome ». Le rédacteur en chef d’ Écrivains de Chine, Feng Mu (冯牧),  envoya donc une journaliste à Suzhou pour rencontrer Lu Wenfu et lui demander un texte. Il promit de leur donner « Le Puits » quand il l’aurait terminé.

 

On était alors à la fin de l’été 1984. Le lancement de la revue était prévu pour février 1985, la date de remise des manuscrits étant fixée au 25 octobre. « Le Puits » devait compléter les portraits des « gens des ruelles » et était attendu avec impatience. On avait demandé à Lu Wenfu de prévenir par télégramme quand il l’aurait terminé. Mais il annonça qu’il n’aurait certainement pas fini avant novembre car il remaniait profondément son texte et voulait le faire sereinement.

 

Mais la rédaction espérait toujours que le texte arriverait à temps. La mise en page du premier numéro de la revue fut donc préparée avec un délai supplémentaire, en repoussant la date-limite de remise du manuscrit à la fin du mois de novembre. Mais, le 21 novembre, Lu Wenfu envoya un message expliquant qu’il avait été retardé par la visite à Suzhou d’une délégation de l’Association des écrivains qu’il avait été obligé d’accompagner. Il avait donc pris du retard et ne pourrait pas terminer avant fin décembre. Il demandait donc de ne pas l’attendre et de prévoir la publication du « Puits » dans le deuxième numéro de la revue.

 

Lu Wenfu mentionnait dans sa lettre qu’il devait venir à Pékin fin décembre pour « une réunion ». C’était en fait le 4ème Congrès national des écrivains chinois (第四次全国作家代表大会), qui s’est tenu de décembre 1984 au début de janvier 1985. À ce Congrès, Lu Wenfu a été élu à une grande majorité vice-président de l’Association des écrivains, en même temps, entre autres, que Wang Meng (王蒙). Ce fut en outre un événement marquant dans l’histoire car, dès le rapport inaugural[2], le Congrès était mis sous le signe de la liberté de création, soulignée comme une nécessité primordiale devant être garantie par l’État et le Parti. Le Congrès a fait la une des journaux pendant toute l’année 1985, y compris de la revue Littérature chinoise qui lui a consacré une partie de son numéro du 3e trimestre 1985 sous le titre : « Le 4ème Congrès national des écrivains. La Grande Réforme ».

 

 

Littérature chinoise, 3e trimestre 1985

 

 

Après le Congrès, la revue de l’Association était encore plus intéressée par le manuscrit de Lu Wenfu, mais il a été pris par de nombreuses tâches en lien avec ses nouvelles fonctions. Ce n’est que début avril 1985, lors d’une remise de prix de l’Association des écrivains à Nankin, que Lu Wenfu – qui y participait comme président de l’Association des écrivains du Jiangsu et qui était donc très occupé - a remis son manuscrit encore inachevé à la revue, en disant qu’il lui fallait encore quelques jours pour le terminer. Il manquait les dernières pages…

 

C’est à la fin de cette réunion à Nankin, alors qu’ils étaient en route pour aller visiter Yangzhou, qu’une responsable du département de littérature du studio Emei (峨嵋电影制片厂文学部) a demandé au responsable de la revue s’il avait une nouvelle à adapter au cinéma. Il lui a donc raconté l’histoire du « Puits ». Elle a éclaté en pleurs et a demandé qu’on la mette tout de suite en contact avec Lu Wenfu pour acheter les droits. L’adaptation pourrait être faite par Zhang Xian (张弦) qui venait d’adapter avec succès « Un Coin oublié par l’amour » (《被爱情遗忘的角落》) pour le studio et qui était aussi présent à la réunion. L’adaptation de la novella au cinéma a donc été décidée avant même que le manuscrit ait été totalement terminé.

 

Lu Wenfu est rentré à Suzhou aussitôt après la réunion et a remis son manuscrit achevé trois jours plus tard. La publication porte la date « février-avril 1985 » qui témoigne des derniers remaniements. Au-delà du caractère contingent et épisodique de son écriture, on peut voir dans le récit le reflet de l’atmosphère de la période pendant laquelle il a été écrit.

 

§  Une histoire d’un sombre réalisme

 

Un destin de femme

 

Le récit est l’histoire d’une femme, et de son inéluctable descente aux enfers. Il est structuré en douze chapitres, que l’on peut diviser en trois parties.

 

1/ Une partie introductive en quatre chapitres dresse un portrait liminaire de la jeune et brillante Xu Lisha (徐丽莎), jeune et jolie étudiante en chimie reléguée à un rôle subalterne dans son laboratoire en raison de sa « mauvaise origine de classe » et éblouie par les avances d’un opportuniste, Zhu Shiyi (朱世一), en qui elle voit une planche de salut. Le récit est construit autour de l’opposition de ces deux caractères.

 

a) Au début, Xu Lisha a 24 ans. elle est jolie, brillante, et elle pourrait avoir l’avenir devant elle si elle n’avait une mauvaise origine de classe : son grand-père était un capitaliste « décadent », entretenant plusieurs concubines et des hordes d’enfants ; son père est parti étudier à l’étranger et n’a plus donné signe de vie. Nous sommes la fin des années 1950, une telle famille est un boulet au pied : Xu Lisha est envoyée travailler dans un laboratoire, mais vite chargée de laver les éprouvettes.

 

Elle a vécu solitaire, dans un univers sans chaleur : sa mère est morte en couches, elle a été élevée par une domestique, ne manquant de rien, mais privée d’affection. Maintenant réduite à travail abrutissant, condamnée à vivre dans un dortoir exigu et surpeuplé où elle est incapable d’établir le moindre contact avec les autres femmes, c’est un être fragile, en quête de sympathie et de chaleur humaine, voire d’amour : une proie facile pour tout intrigant.

 

b) C’est ce que comprend tout de suite Zhu Shiyi. La trentaine bien sonnée, il est célibataire et vit avec sa mère. Il était d’une famille aisée, mais son père, fumeur d’opium, était mort à trente ans, et sa mère avait dû vendre les biens familiaux pour survivre. A l’avènement du régime communiste, ils étaient donc pauvres comme Job, et furent classés « citadins pauvres », ce qui leur évita bien des ennuis par la suite.

 

Lu Wenfu conte avec un humour légèrement sarcastique les agissements de ce personnage louvoyant entre deux eaux,  nommé stagiaire dans une banque appartenant à un oncle, touchant un salaire à ne rien faire, mais salarié quand même, donc appartenant à la classe ouvrière, et réussissant à chaque nouvelle campagne à s’en sortir indemne, en décrochant au bout du compte un poste de fonctionnaire.

 

C’est le genre de personnage médiocre mais capable de tout pour réussir, que Lu Wenfu a décrit dans des nouvelles antérieures, dont deux de 1979 : « Brève histoire de Cui Dacheng » (《崔大成小记》 ), portrait d’un arriviste monté en grade pendant la Révolution culturelle jusqu’à devenir chef de section et qui, après la chute de la Bande des quatre, parvient à retomber sur ses pieds en poursuivant une carrière totalement opportuniste. C’est aussi le cas du Wang Changping (汪昌平) de la nouvelle « Tribunal spécial » (《特别法庭》). Wang Changping était un petit employé d’un magasin avant 1949, puis dans la Chine nouvelle il est devenu cadre, toujours en évitant les problèmes, en s’attachant à toujours « garder la ligne » sans prendre de risques (“保险政策”) et en se faisant bien voir de ses supérieurs ; c’est le type même du personnage médiocre qui « s’élève pas à pas, porté par le vent » (步步高升,一帆风顺), tel Zhu Shiyi.

 

Quand arrive Xu Lisha, il est chef de service, et il utilise ses dons de manipulateur pour la faire sortir de son dortoir minable et la faire nommer à un poste de recherche dans l’usine : c’est le Grand Bond en avant, et il faut utiliser tous les talents pour accroître la production ! Sa sollicitude émeut Xu Lisha, y compris pendant la Grande Famine. Elle est touchée par autant d’attention et finit par l’épouser. Il a gagné : une jolie femme, intellectuelle de surcroît. Toutes les commères du quartier, autour de leur puits, en sont bouche bée. Mais c’est le début de la descente aux enfers de Xu Lisha.

 

2/ Dans la deuxième partie, Lu Wenfu la montre aux prises avec son mari et sa belle-mère, après un mariage où elle est de plus en plus enfermée comme au fond d’un puits. Elle se retrouve esclave de sa belle-mère et servante de son mari, comme si rien n’avait changé en Chine depuis la nuit des temps. C’est son travail qui passe alors au premier plan. Les commères du quartier la soutiennent, elles ont connu les mêmes problèmes quand elles se sont mariées.

 

Le temps passe, Lu Wenfu n’en dit rien, il n’y a rien à en dire. C’est triste à en mourir.

 

3/ La troisième partie commence par l’annonce (en toutes lettes) de l’année 1984, comme un coup de tonnerre : comme une promesse de liberté – ce n’est pas pour rien qu’elle est écrite au moment du 4e Congrès !

 

Sa belle-mère est morte, Xu Lisha peut enfin faire des recherches et vole de succès en succès. Elle est promue, devient une chimiste réputée, elle découvre un antiviral qui s’exporte même à l’étranger. Elle gagne un bon salaire, se paie des toilettes à la mode, on vient la chercher en voiture jusqu’à sa porte, dans la ruelle, mais du coup elle ne fait plus partie de la confrérie du puits. Les jalousies se déchaînent, tandis que sa situation familiale est pire que jamais : son mari a perdu le poste qu’il avait obtenu au début de la Révolution culturelle et voit d’un mauvais œil, lui aussi, les succès de sa femme.

 

De dénonciations en rumeurs, la vie de Xu Lisha devient impossible, et son assistant dont on dit qu’elle était tombée amoureuse se révèle dans ces circonstances un être veule et velléitaire, dominé par une femme qui est le type même de la mégère et la traîne dans la boue. Xu Lisha n’a plus d’issue. La conclusion tient en quelques lignes.

 

Une histoire d’une implacable logique

 

Le récit est d’une grande fluidité. Le passage du temps est à peine marqué ; les seuls hiatus sont ceux marquant les deuxième et troisième parties, comme de nouveaux départs dans la vie de Xu Lisha, mais ce sont de faux départs. Le mariage est juste le début d’une descente aux enfers, comme une mort annoncée, et 1984 n’est qu’un miroir aux alouettes qui ne fait qu’accentuer encore la dégradation de la vie du personnage et rendre la fin inéluctable.

 

Comme souvent dans la littérature classique, le passage du temps est marqué par la phrase laconique :  « Vingt-trois ans s’étaient écoulés en un éclair ». On se retrouve à l’automne 1984, sans qu’il ait été question de la mort de Mao ni de la chute de la Bande des Quatre, ni de celle de la belle-mère, juste mentionnée au détour d’une phrase. Ce qui importe ici, c’est ce qui a marqué la vie des gens à l’époque : les changements de mode, de rythme de vie, et l’eau courante qui rend le puits obsolète et déserté. Du coup, les commérages autour du puits, de bouche à oreille, disparaissent, relayés par la radio, et de plus en plus la télévision : c’est la rumeur publique, bien plus terrible, insidieuse et dangereuse parce que devenue anonyme.

 

La condition des femmes en Chine n’a guère changé avec la politique d’ouverture, elles ont toujours aussi peu de liberté, est le message de Lu Wenfu. Rien ne changera tant que les mentalités n’évolueront pas.

 

Sombre, mais plein d’humour

 

Cependant, qui rend le récit si vivant et si attachant, c’est son humour : Lu Wenfu semble prendre un plaisir fou et vengeur à se moquer des commères et de leur cancanages, de Zhu Shiyi et de ses manigances, de sa mère et de son « esprit féodal », martyrisant sa bru selon la tradition des belles-mères depuis la nuit des temps, des changements de ligne politique comme s’ils étaient parfaitement sensés et rationnels, et de la glorification du travail de Xu Lisha dans la presse comme si c’était une réussite obtenue à force de privation de sommeil et de nourriture, comme les héros socialistes d’antan.

 

Lu Wenfu prend les slogans et les subvertit, leur simple énoncé à contre-courant en montrant tout le ridicule. Ainsi, les intellectuels ne sont plus la neuvième catégorie, et Zhu Shiyi a échappé au classement dans la catégorie des « casseurs », l’une des trois « catégories sociales » de la Révolution culturelle, avec les pilleurs et les matraqueurs…

 

Malgré tout, c’est l’aspect de sombre satire qui prime, avec le puits comme élément symbolique à plusieurs niveaux.

 

§  Un puits symbolique

 

La nouvelle initiale s’intitulait « Par la fenêtre » (《窗外》) car c’était le thème du concours organisé en 1983 par les éditions des Cent fleurs (百花文艺出版社) auquel Lu Wenfu avait pensé participer. C’est en la reprenant pour la réécrire qu’il a changé le titre pour « Le Puits », titre qui évoque aussitôt une image emblématique du destin tragique des femmes dans l’histoire et la littérature chinoises.

 

Le puits a d’abord une longue histoire comme symbole de l’oppression féminine dans la société traditionnelle chinoise : on y jetait les concubines qui avaient fauté, ou tenté de le faire. On en trouve un épisode dans le film de Tian Zhuangzhuang (田壮壮) « L’eunuque impérial » (《大太监李莲英》), rappelant un épisode semblable du film de Zhu Shilin (朱石麟) « L’histoire secrète de la cour des Qing » (《清宫秘史》). On trouve le symbole en littérature aussi : ainsi Su Tong (苏童) a-t-il fait du puits le pivot narratif autour duquel est bâtie sa novella « Epouses et concubines » (《妻妾成群》), symbole d’enfermement féminin que Zhang Yimou a inversé dans son film éponyme adapté de la novella.

 

Dans le récit de Lu Wenfu, le puits est d’abord le lieu où se propagent les rumeurs de la ruelle, présentée dès la première page dans une description qui l’intègre dans l’univers typique de Lu Wenfu, aussi poétique que réaliste :

 

夏日的清晨,你走进这种小巷,小巷里升腾着烟雾,巷子头上的水井边有几个妇女在那里汲水,慢条斯理地拉着吊桶绳,似乎还带着夜来的睡意,还穿着那肥大的、直条纹的睡衣。其实整个的巷子早就苏醒了。

En pénétrant dans ce genre de ruelle au petit matin, les jours d’été, on voyait monter la brume ; à l’entrée, quelques femmes puisaient de l’eau au puits en remontant sans se presser un seau attaché à une corde, encore vêtues de leurs larges pyjamas à rayures comme si elles n’étaient pas encore totalement sorties de la torpeur de la nuit. C’est toute la ruelle, en fait, qui s’éveillait alors[3]

 

Le puits est symbolisé par la forme de sa margelle ronde, en forme de bouche en O. Ces rumeurs alimentées par les commères du quartier conditionnent la vie des gens, et des femmes en particulier, car elles contribuent à transmettre les modes de vie et de pensée et figer les mentalités.

 

La forme du caractère jing  lui-même est l’image de l’enfermement de la femme dans la société traditionnelle chinoise : comme l’explique la mère Zhu dès son arrivée, après son mariage, sa nouvelle bru se doit de la servir et de se soumettre à son mari. Aucune liberté n’est possible. L’affiche même du film qui en a été adapté par Li Yalin (李亚林) en 1987 souligne cet aspect symbolique.

 

 

Affiche du film « Le Puits » de Li Yalin

 

 

La nouvelle a connu un grand succès à sa publication. Elle a été l’une des deux nouvelles "moyennes" (中篇小说), ou novellas, sélectionnées en 1985 comme « meilleure nouvelle moyenne » de l’année par la revue « Ecrivains de Chine » (《中国作家》), l’autre étant celle de Feng Jicai (冯骥才)  « Merci la vie » (《感谢生活》).

 


 

À lire en complément

 

« Le Puits » (《井》), film de par Li Yalin (李亚林) adapté du récit de Lu Wenfu.

 

 


[1] L’une des nombreuses « fièvres » de cette période effervescente, certaines étant générales et philosophiques comme la « fièvre de l’humanisme », née à la suite du roman de Dai Houying (戴厚英) « Ah, Humanité » (Ren a, ren 《人啊,人》), d’autres centrées autour d’un auteur particulier (fièvre de García Márquez, de Sartre, Nietzsche ou Freud). Mais le terme de « fièvre culturelle » les englobe, en quelque sorte, dans le concept plus général de « Mouvement des Nouvelles Lumières » (新启蒙运动).

[2] Rapport inaugural présenté par l’écrivain Zhang Guangnian (张光年) que l’on trouve dans les actes du Congrès publiés en 1985 : 中国作家协会第四次会员代表大会文集.

Mais la réunion a en fait été plutôt houleuse, surtout venant peu de temps après la campagne contre la pollution spirituelle (清除精神污染). Voir : https://njucml.nju.edu.cn/61/95/c22624a352661/page.htm

On en trouve peu d’échos aujourd’hui, mais l’atmosphère d’incertitude quant à l’avenir se retrouve dans « Le Puits ».

[3] Extrait de l’essai « Un monde de rêves » (《梦中的天地》) daté d’octobre 1983 qui préfigure la description du puits et de la ruelle au début de la novella.

 

     

 

 

 

 

     

 

 

 

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