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Club de lecture du
Centre culturel de Chine
Année 2018-2019
Compte rendu de la
quatrième séance
et annonce de la
séance suivante
par Brigitte
Duzan, 14 avril 2019
La
quatrième séance de l’année 2018-2019 du Club de lecture du
Centre culturel de Chine qui s’est tenue le mardi 9 avril 2019
dans la médiathèque du Centre, était consacrée à l’écrivaine
Chi Zijian (迟子建).
A
cette occasion, nous avons accueilli quelques nouveaux membres
qui ont participé à l’animation de la discussion. La séance a en
outre bénéficié de la présence de Geneviève Clastres
venue parler du coup de cœur qu’elle a eu pour le dernier roman
de Chi Zijian traduit en français : « A la cime des montagnes »
(《群山之巅》).
Outre ce roman tout récemment paru en traduction française,
figuraient également
au programme :
- «
Le dernier quartier de lune » (《额尔古纳河右岸》),
roman qui a rendu son auteure célèbre quand il a été couronné du
prix Mao Dun en 2008, puis traduit en anglais
.
- « Toutes
les nuits du monde » (《世界上所有的夜晚》),
recueil de deux nouvelles "moyennes", « Enfance au village du
Grand Nord » (《北极村童话》)
et la nouvelle du titre qui a valu son troisième prix Lu Xun à
Chi Zijian, en 2007.
- « Bonsoir,
la Rose » (《晚安玫瑰》),
annoncé par l’éditeur comme roman, mais qui est en fait une
nouvelle dite "moyenne", comme les
précédentes, c’est-à-dire intermédiaire entre le roman et
la nouvelle courte.
Certains dans le groupe avaient en outre lu des traductions plus
anciennes, pour mieux apprécier l’évolution de l’écriture de
l’auteure :
- « La
Danseuse de Yangge » (《秧歌》) et
« Voyage au pays des nuits blanches » (《向着白夜旅行》),
deux nouvelles ‘moyennes’ dont la publication date
respectivement de 1992 et 1994
.
La séance a débuté comme d’habitude par un tour de table des
membres présents formulant leurs impressions de lecture.
A/ Avis des lecteurs
Chi Zijian a emporté une adhésion générale des lecteurs présents
dont les divergences d’opinions reflétaient les goûts personnels
et les différentes lectures possibles.
1.
Le dernier quartier de lune
Le roman a été apprécié autant pour la qualité
presque documentaire de son récit que pour son style
poétique et sa sensibilité.
- Le roman offre au lecteur une vision d’un monde
peu connu, celui du peuple des Evenks, dans les
montagnes du grand nord de la Chine, à la limite du
cercle polaire et de la Russie, où le fleuve
Heilongjiang (ou Amour) délimite la frontière. Mais
c’est une frontière poreuse qui n’en était pas une
autrefois pour les Evenks, éleveurs de rennes
nomades qui continuent d’habiter des deux côtés du
fleuve. L’aspect documentaire a incité certains à
faire quelques recherches et constater que le
tableau dressé par Chi Zijain d’un peuple en voie de
disparition correspond bien à la réalité
statistique : il reste environ 30 000 Evenks en
Chine, et un peu plus côté russe.
- Malgré un caractère quasiment anthropologique, le
roman n’est pourtant pas un documentaire, c’est une
fiction dont la réussite tient à la construction
et |
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Le dernier quartier de lune |
au style : beauté des
descriptions de la nature, et de la symbiose des hommes avec
elle, délicatesse des portraits des personnages, de leurs
relations entre eux et de leurs sentiments.
Les lecteurs dans leur grande majorité ont été très vite
captivés par la narration et séduits par le personnage de la
vieille narratrice au soir de sa vie. La subtilité et la
profondeur de la peinture des sentiments, dans ce roman,
ont été particulièrement soulignées, et ce trait propre au roman
de Chi Zijian a été rapproché du roman de
Jia Pingwa (贾平凹)
lu précédemment, « L’art perdu des fours anciens » (《古炉》)
,
où avait été ressenti, justement, le défaut de sentiments.
- La grande poésie du style de Chi Zijian dans« Le
dernier quartier de lune », d’où naît une émotion diffuse, a été
unanimement louée, mais aussi la construction narrative : le
récit part du présent pour revenir sur le passé, en effaçant
tout repère chronologique ; on est perdu dans un monde en
dehors de l’histoire, jusqu’à ce que celle-ci se manifeste
soudain : c’est l’arrivée des Japonais envahissant le nord-est
de la Chine qui est le premier marqueur chronologique bien que
la date (1932) ne soit pas citée expressément, car le temps
reste une notion floue. Le monde des Evenks en est brusquement
perturbé. C’est le début de leur entrée dans la « modernité »,
pourrait-on dire, comme une « mort annoncée » dont le roman se
fait la chronique.
- Il est noté que la vieille narratrice n’est pas nommée, le
récit étant à la première personne. Cela ajoute au caractère de
conte immémorial, une sorte de conte des origines du
peuple evenk dont le sort est scellé par l’intrusion du monde
extérieur qui met leur propre univers en coupe réglée.
- Le roman dépeint cet univers en symbiose avec la nature,
à la fois nourricière et menaçante : le froid autant que les
animaux sont des dangers constants. La maladie et la mort sont
omniprésentes et, pour leur faire face, il y a le shamanisme
dont la description poétique a été citée comme l’un des
attraits de la narration. L’auteure ne juge pas, ne prend pas
position, et surtout pas moralement, ont souligné plusieurs
lecteurs, elle décrit un monde enchanté, mais aussi très dur, où
une vie sauvée se paie d’une vie enlevée, la shamane-guérisseuse
ayant elle-même à payer ce lourd tribut.
- Le style littéraire traduit un univers ésotérique d’où
émerge une douce tristesse, comme « la plainte de la vie » dit
un lecteur chinois qui a lu le roman dans le texte original et
souligne la distanciation dans la peinture des sentiments.
Ceux-ci sont dépeints indirectement, à travers des attitudes,
des gestes concrets : ainsi « la caresse d’une joue avec une
plume d’oie », ou le souvenir ému d’une disparue émergeant
soudain à la vue d’une robe identique à celle qu’elle portait.
Malgré les morts répétées, le roman ne verse jamais dans le
tragique. Le réalisme le dispute à la poésie, en une sorte de
réalisme magique, où les esprits sont présents jusque dans les
animaux, la référence textuelle ici étant
Pu Songling (蒲松龄)
et ses « Contes du Liaozhai »
(《聊斋志异》),
a noté une autre lectrice, plutôt que García Márquez.
- Poétique et pleine de sensibilité, la narration ne manque pas
d’humour pour autant – a remarqué un lecteur qui a
apprécié le portrait satirique d’un shamane qui rate constamment
ses interventions.
- Apprécié, enfin, par beaucoup : le diagramme des personnages
au début du livre.
2.
Les nouvelles
On retrouve beaucoup de ces thèmes et traits stylistiques dans
les nouvelles, avec des nuances.
-
« Bonsoir,
la Rose » a
emporté l’adhésion tant par l’attrait des deux
personnages féminins dépeints que par la finesse
poétique de leur évocation. Là encore domine
l’impression de poésie empreinte d’une certaine
tristesse, mais aussi l’intérêt pour la
description réaliste de la ville de Harbin : on
passe du monde shamanique des Evenks à l’univers
urbain d’aujourd’hui, dans une ville moderne
bruyante où on va faire ses courses au Carrefour
local.
Notée et appréciée, dans ce contexte, est
l’évocation de l’histoire de la ville en filigrane,
à travers celle des deux personnages, et en
particulier de la vieille Lena. Beaucoup de lecteurs
ont découvert grâce à ce récit le passé de Harbin
inscrit dans le paysage urbain, les immigrants
russes venus au moment de la Révolution d’Octobre,
comme Lena, et ce qui reste de la communauté juive.
On retrouve ici, est-il noté, le rapport de la vie
et de la |
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Bonsoir, la Rose |
mort, comme dans « Le dernier quartier de lune ».
Mais les
lecteurs dans leur ensemble ont été sensibles au thème narratif
supplémentaire qui sous-tend le récit, et que l’on retrouve dans
les autres nouvelles : la part de mystère inscrite dans
la personnalité de chacune des deux femmes, secret douloureux
refoulé et peu à peu dévoilé, dans un processus narratif qui
fait planer comme un suspense sur le récit.
- Toutes les nuits du monde
Cette part
de mystère est aussi présente dans le portrait de la
« soviétique » de « L’enfance au village du Grand
Nord », tandis que l’évocation nostalgique de la
grand-mère de la jeune narratrice a un côté bien
plus réaliste
.
Ce côté réaliste prend un aspect de peinture sociale
dans la description du monde des mineurs dans la
seconde nouvelle du recueil, « Toutes les nuits
du monde » ; un lecteur note ici une analogie
avec le film de Li Yang (李杨)
« Blind Shaft » (《盲井》),
dans la peinture des tractations pour arriver à
obtenir un maximum de compensations financières en
cas d’accident et de mort (p. 147)
.
C’est un
monde rude et brutal où est soulignée la persistance
du thème de la mort, comme dans la plupart
des nouvelles. La mort est omniprésente bien que
sous des formes différentes : danger constant pour
« les épouses de la mort » que sont les femmes de
mineurs, comme elle l’était pour les femmes evenks.
Sous la rudesse apparente est perçue une grande
sensibilité où affleurent les sentiments cachés.
3.
A la cime des montagnes
Le roman n’a pas été lu en entier par tout le groupe
car la date de parution de la traduction – en mars -
ne laissait pas beaucoup de temps (à peine un mois).
Il a cependant suscité le même intérêt que les
autres œuvres au programme, intérêt qui pousse à
lire jusqu’à la fin une fois la lecture commencée.
Un lecteur
a noté deux traits particuliers du roman : d’une
part une certaine distance entre le temps de la
narration et l’époque actuelle qui donne une couleur
immémoriale au récit, et d’autre part la subtilité
de la narration, fondée sur les relations entre les
personnages d’un même village, Longzhan
,
accroché à flanc de montagne. |
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Toutes les nuits du monde
A la cime des montagnes |
La danseuse de Yangge |
|
Geneviève Clastres, pour sa part, a été tout de
suite « propulsée et immergée » dans l’histoire du
village et de ses habitants, à commencer par Xin
Qiza le boucher qui allume sa pipe au feu du soleil,
Xin Kailiu le déserteur malgré lui, Li Laiqing
l’éleveur de béliers dénoncé pour avoir fait avaler
un laxatif à un bélier concurrent du sien, et tant
d’autres de la même eau, tous plus originaux les uns
que les autres.
Le village
est perdu dans le temps : le sens du temps ne
s’impose aux villageois que quand un événement vient
apporter une date – ainsi celle de l’entrée en
vigueur de la loi officialisant l’obligation de la
crémation pour les funérailles qui vient bouleverser
le village entier, et d’abord les personnes âgées
.
La vie poursuit son cours fait de drames à
répétition, causant des blessures « comme des lames
de fond », mais qui viennent à peine troubler
l’ordre immuable des choses. |
L’échange sur ce roman a incité à le lire ceux qui n’avaient pas
encore eu le temps de le faire.
B/ Commentaires complémentaires de Brigitte Duzan
Née en 1964,
Chi Zijian
est de la génération de ses consœurs
Wang Anyi ou
Tie Ning.
Mais elle a mis beaucoup plus de temps qu’elles à se
faire connaître, bien qu’ayant été trois fois
lauréate du prix Lu Xun avant d’obtenir le prix Mao
Dun en 2008. Son univers est aux antipodes du leur,
ne serait-ce que géographiquement, pour commencer :
elle est née et a grandi dans un village du district
de Mohe, dans l’extrême nord de la Chine, sous le
cercle polaire, et son univers romanesque est celui
de ce bout de terre aux confins du monde chinois
avec toutes ses traditions, contes et légendes.
Son œuvre a d’abord été rattachée au courant de
« littérature du terroir » (乡土文学)
et l’auteure a été rapprochée de
Xiao Hong et
de
Shen Congwen.
Elle s’en est cependant dégagée, avec une écriture
personnelle qui n’exclut pas le magique, le mystère
et le surnaturel, mais dans une vision authentique
où la spiritualité sous toutes ses formes devient un
moyen pour explorer la nature en lien avec la
recherche d’un sens de l’identité humaine. |
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Toutes les nuits du monde
(édition chinoise) |
Une autre de ses particularités est d’écrire dans
une perspective féminine, en offrant toute une série
de portraits féminins très originaux, au croisement
de la tradition rurale et de la modernité urbaine,
mais toujours dans le Grand Nord. Ce sont de grands
portraits féminins que celui de la vieille
narratrice du « Dernier quartier de lune », celui de
la Lena de « Bonsoir, la rose » ou de la grand-mère
et de sa vieille voisine de « L’enfance au village
du Grand Nord ».
- Le dernier quartier de lune
a une
beauté lyrique et un sens de l’intemporel qui,
alliés à la peinture poétique d’un monde aux abois,
en symbiose avec la nature, ont fait du roman une
œuvre marquante de la littérature contemporaine
chinoise qui dépasse l’aspect documentaire par la
qualité de l’écriture.
Récit écrit en flashback à partir du présent, il est
dès ses premières lignes placé sous le signe d’un
regard ancestral, poétique et magique, qui exerce un
effet fascinant. Le sens |
|
La rive droite de l’Argun (Le dernier
quartier de lune, édition
chinoise) |
de l’intemporel, du caractère éphémère des événements qui marquent l’intrusion de l’histoire dans la
vie des evenks, est exprimé en termes imagés d’une grande
beauté :
« Il y eut un coup de vent qui ne changea rien à l'astre de la
nuit, mais l'eau fut agitée de rides, comme si la lune avait
vieilli en un rien de temps. Alors je compris que seules les
choses du ciel sont éternelles et que, si beau soit-il, un
reflet dans l'eau reste éphémère. »
On a rapproché ce roman du « Totem du loup » (《狼图腾》),
le bestseller de
Jiang Rong (姜戎)
publié en 2004 qui a suscité la controverse quand est sorti le
film qui en est adapté, « Le dernier loup »
.
Le roman de Chi Zijian n’a pourtant rien à voir avec cette sorte
de fable écologique, nostalgique d’un passé embaumé par le
souvenir, et qui plus est lourdement démagogique.
La beauté du roman de Chi Zijian, et l’authenticité de sa vision
du monde des Evenks sont aujourd’hui reconnues. Cette
authenticité est corroborée par le travail sur les peuples evenk
et oroqen du documentariste Gu Tao (顾桃),
qui a poursuivi les recherches de son père, ethnologue qui a
étudié ces peuples à partir de 1960.
A la
beauté tragique des images de Gu Tao répond celle
des métaphores de Chi Zijian. Mais, chez elle, la
mort n’est encore qu’annoncée ; le monde que dépeint
sa vieille narratrice est en apesanteur, hors du
temps, en proie aux « figments du surnaturel » comme
est titrée la traduction de nouvelles tirées de l’un
de ses recueils de nouvelles
;
ce n’est qu’à la toute fin du roman que l’on sent le
temps s’accélérer, vers son issue fatale
.
- Ce n’est plus le surnaturel mais bien un certain
mystère qui caractérise les personnages des
nouvelles "moyennes" que sont
« Bonsoir, la
Rose »
et les deux récits du recueil « Toutes les nuits
du monde ».
La vieille voisine « soviétique » d’« Enfance au
village du Grand Nord » rappelle la vieille Lena de
« Bonsoir, la Rose », avec une même aura de
secret nimbant leurs origines, mais aussi de chaleur
humaine et d’émotion. . Chi Zijian tisse des liens
entre les personnages de ses |
|
Enfance au village du Grand Nord
(édition chinoise) |
nouvelles, mais également entre nouvelles et romans, en forgeant ainsi un
univers personnel où on a l’impression, en commençant la lecture
d’un nouveau texte, de retrouver les traces de celui que l’on
vient de finir, avec des nuances.
- C’est le
cas du dernier roman traduit, « A la cime des
montagnes ». Il nous fait entrer de plain-pied
dans une Chine immémoriale qui est cette fois celle
des villages, peuplés de personnages qui sont à la
fois typiques et originaux, chacun ayant sa graine
de folie et son lourd passé, dans un contexte où
survivent superstitions, croyances et peurs
ancestrales.
En même temps, ces personnages viennent d’ethnies
différentes sans que ce soit directement précisé,
mais cela ajoute une note poétique dans l’histoire.
Ainsi la femme du « héros de guerre » An Yushun,
surnommée « Brodeuse », est une oroqen capable, à
plus de quatre-vingts ans, de parcourir la montagne
sur son cheval blanc – la marque de cette ethnie
comme les rennes le sont des evenks
.
On est toujours en plein mythe et en pleine
tradition : le maire écolo du village voit les
équipes de prospecteurs en |
|
A la cime des montagnes (édition
chinoise) |
quête de minerai arriver au village comme s’il s’agissait
d’autant de démones aux os blanc du grand classique « La
Pérégrination vers l’Ouest » (ou Xiyouji
《西游记》)
;
pour lutter contre leurs influences maléfiques, il fait ériger
un temple au dieu de la Terre… Les références aux « Contes
fantastiques » de
Pu Songling
émaillent le récit : des
jeunes filles qui viennent se joindre aux funérailles d’un homme
sont des renardes qu’il a épargnées, un serpent est la
réincarnation de la mère de la narratrice, Tamara… Plus la
Chine avance et se développe, semble-t-il, plus les croyances
ancestrales reviennent en force, comme pour combler le déficit
spirituel.
En ce sens, l’atmosphère du roman ressemble effectivement
beaucoup à celle de « L’art des fours anciens » (《古炉》)
de
Jia Pingwa (贾平凹).
La construction narrative des deux romans est elle-même très
proche : la ligne narrative est construite à partir de chacun
des personnages et des ramifications de leurs relations entre
eux. Ce sont les personnages qui dominent les deux récits, la
narration découle tout naturellement de leur passé et de leur
identité propre, mais chacun a sa part de mystère, comme dans
les nouvelles, et cela aussi ménage des suspenses et des
retournements inattendus de situations.
Note sur les traductions
Il faut dire brièvement un dernier mot des textes et de leur
traduction, en particulier concernant « Le dernier quartier de
lune » qui a posé des problèmes au niveau des noms evenks qui
émaillent le texte. Le traducteur du roman en anglais, Bruce
Humes, a consacré une page de son blog à des explications
détaillées sur les noms de montagnes et de rivières, sur leur
transcription, leur signification et leur traduction :
http://bruce-humes.com/archives/1180
Dans l’ensemble, les textes de Chi
Zijian demandent beaucoup d’attention aux détails car ils sont
extrêmement nuancés, jusque dans ses allitérations. Deux des
nouveaux membres (chinois) du groupe en ont donné des exemples.
Cela mériterait un développement spécifique, voire une séance en
atelier de traduction.
A lire en complément
La postface, par l’auteure elle-même, du « Dernier quartier de
lune », où Chi Zijian explique la genèse du roman : « Des
montagnes à l’océan » (《从山峦到海洋》)
« La naissance d’une œuvre littéraire ressemble à celle d’un
arbre : elle demande des conditions favorables… »
Texte chinois : à télécharger à l’adresse
http://www.xshulin.com/111/1066967.html
(4ème texte avant la fin)
Traduction en anglais, par Bruce Humes :
https://web.archive.org/web/20131212025416/http://www.bruce-humes.com/?p=7195
Prochaine séance
Fixée au mardi 18 juin, la cinquième et dernière séance
de l’année 2018-19 en cours sera consacrée à l’écrivain
Wang
Meng (王蒙),
ancien ministre de la culture et éminent représentant de la
littérature chinoise contemporaine.
Le programme comporte plusieurs recueils de nouvelles, au
choix :
- Celle
qui dansait
《跳舞》,
dix nouvelles écrites entre 1987 et 1991, Bleu de Chine 2004,
157 p.
- Contes
de l’ouest lointain
《新疆下放故事》,
trois récits du Xinjiang, Bleu de Chine 2002,
183 p.
- Les
sourires du sage
《智者的笑容》,
anecdotes de sa vie privée,
Bleu de Chine 2003,
150 p.
(Nouvelles traduites par
Françoise Naour)
- Le
Papillon,
recueil de six de ses nouvelles les plus célèbres de 1979-1980 *
avec une préface de l’auteur (janvier 1980) et une note
biographique de Qin Zhaoyang, trad. divers, Panda 1982, Editions
en langues étrangères, Pékin 2004.
* Le papillon
《蝴蝶》
/ Le cerf-volant
《
风筝飘带》**/
Les soucis d’un cœur simple
《悠悠寸草心》
/ Tant de médiateurs en quelques jours
《说客盈门》
/ L’œil de la nuit
《夜的眼》/
La voix du printemps
《春之声》
** Autre traduction, par Françoise Naour, sous le titre « Les
rubans du cerf-volant », parue dans l’anthologie : Les rubans
du cerf-volant, Gallimard/Bleu de Chine, 2014, pp. 39-74.
Les éditions Bleu de Chine ayant disparu, ces titres sont
disponibles d’occasion ou en bibliothèque. C’est le cas
également pour Le Papillon.
Un autre recueil, initialement paru aux éditions Bleu de Chine
en 1994, est actuellement disponible en librairie, préfacé et
traduit par Françoise Naour :
- Contes
et libelles,
Folio 2012, 192 p.
Bonne lecture !
La question du sens du nom du village, ou plutôt du
petit bourg, est posée. Le nom chinois est lóngzhǎn
zhèn
Mentionnons juste
que Le « Dernier quartier de lune » a fait l’objet d’une
adaptation cinématographique, en 2012. Le film a été
réalisé par le cinéaste d’ethnie daur, Yang Minghua
(杨明华), sous le titre international « The Last Shaman of
East Ewenki ». Le film est référencé sur certains sites
de cinéma (douban en particulier), mais sans date
de sortie.
Il y a trois principaux groupes ethniques dans le Grand
Nord chinois : outre les Evenks, les Oroqen
et les Daur.
Les
Oroqen ont été repoussés du nord du Heilongjiang vers les montagnes du
Grand Khingan après l’invasion de la région par le tsar
de Russie et son annexion lors du traité de Nertchinsk
en 1689. Contrairement aux Evenks, peuple nomade éleveur
de rennes, les Oroqen sont éleveurs de chevaux.
Les langue
evenk et oroqen sont des langues toungouses
(groupe septentrional).
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